ALLOCUTION
de
Jacques MYARD
Député de la Nation
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République

 

8 MAI 2017

 

La France est à genoux.

Un vieux Maréchal demande l’armistice à l’ennemi,

Un jeune Général appelle à la résistance à Londres le 18 juin,

Le 22 juin à Rethondes, là où Foch signa l’armistice le 11 Novembre 1918,

Le Général Huntziger, le cœur brisé, signe l’arrêt des hostilités avec l’Allemagne,

La France défaite, est divisée, occupée,

Une zone non occupée lui donne encore une apparence de souveraineté.

La flotte est démobilisée, désarmée et rassemblée dans les ports d’attache en temps de paix.

Curieusement Hitler laisse aussi à la France vaincue son empire ;

Il explique alors au Duce qu’il veut éviter que la France ne continue le combat forte de sa flotte à partir des colonies.

Alors qu’une poignée d’aviateurs anglais et alliés sauvent l’Angleterre et notre liberté lors du Blitz, les Français font l’expérience amère d’une occupation sans pitié.

La défaite provoque dans l’Empire de multiples soubresauts, en Afrique mais aussi au Proche et Moyen Orient.

Dès la demande d’armistice de la France, le Grand Mufti de Jérusalem, Mohammed Amin Al-Husseini, fait parvenir une lettre de félicitations rédigée en français à Hitler.

«  Le peuple arabe maltraité par nos communs ennemis, attend avec confiance le résultat de votre victoire finale.
Il sait qu’elle signifiera pour lui son indépendance... son unité et un traité de collaboration et d’amitié. »

 

Le 23 octobre 1940, les puissances de l’Axe se prononcent en faveur de l’indépendance arabe.

Malgré les appels de l’ennemi,

Saluons la fidélité aux armes de la France,

. des tirailleurs algériens, les Turcos,
. des tirailleurs tunisiens
. des goumiers marocains

tous qualifiés par le Général Harold Alexander de «  fabuleux guerriers ».

 

Ils ont combattu avec bravoure sous nos couleurs souvent jusqu’au sacrifice suprême.

 

Dès la fin de l’année, la guerre se prolonge en Afrique.

- le 26 août 1940, le gouverneur Général Félix Eboué, proclame le ralliement du Tchad à la France libre.
- le 27 août, c’est le Cameroun,
- le 28, le Congo.

Mais c’est l’échec de Dakar le 23 septembre 1940.

- le 13 septembre 1940, les Italiens alliés d’Hitler attaquent l’Egypte à partir de l’Abyssinie, les Anglais les repoussent.

- en octobre 1940, Mussolini envahit la Grèce. Les Grecs résistent. Hitler doit lui porter main forte.

- les Britanniques installent leur quartier général au Caire où le gouvernement grec, en exil, a trouvé refuge.

- la Méditerranée devient un enjeu, chaque camp tente de couper les routes d’approvisionnement de l’adversaire.

- la Royal Navy remporte sur la flotte italienne les batailles de Tarente en novembre 1940 et du Cap Matapan en mars 1941.

- mais c’est en Irak que la situation provoque l’alarme dans le camp britannique.

- Rachid Ali el Ghaïlami, chef de la confrérie nationale, provoque un coup d’Etat contre le gouvernement pro-anglais avec des officiers pro-anglais du «  Carré d’or ».


Il rétablit des relations diplomatiques avec Berlin.

Les zones pétrolières de Kirkouk et Abadan passent sous le contrôle des insurgés.

L’agitation gagne la Syrie sous mandat français et sous le contrôle de l’armée du Levant fidèle à Vichy.

Personne ne s’y trompe alors, le journal «  le Temps », écrit ;

«  Si l’Irak échappe aux Anglais, c’est tout le système de communication impérial qui est compromis ».

 

Une vague d’anglophobie déferle sur le Proche et Moyen-Orient.
. des troupes britanniques indiennes débarquent à Bassorah le 20 avril 1940,

. Rachid Ali demande l’aide de l’Allemagne,

. les avions allemands doivent transiter par la Syrie pour porter secours aux insurgés irakiens.

Le Général Huntziger, Ministre de la guerre, ordonne au Général Dentz,commandant l’armée du Levant de ne pas apporter d’aide aux Allemands conformément à la convention d’armistice.

- le 20 mai 1941, la Crète est attaquée par les Allemands et le Cabinet de guerre allemand ordonne de se préparer à pénétrer en Syrie.

Berlin fait le siège de Vichy pour obtenir un droit d’escale en Syrie.

Le 10 mai des Heinkel maquillés se posent à Alep.

Les Anglais craignent, à juste titre, que les Allemands n’envahissent la Palestine et ne s’emparent du Canal de Suez.

Il est vrai qu’au sein de l’Etat-major allemand, l’Amiral Räder, commandant de la Kriegsmarine, recommande de centrer la stratégie allemande sur Malte et Suez.

« Le canal de Suez, c’est le pivot de l’Empire britannique. »

 

Pour Räder, le canal de Suez doit être pris.

Face à la menace qui se précise, Henry Maitland Wilson, commandant en chef des troupes britanniques au Caire, décide d’entrer en Syrie. Il lance l’opération Exporter le 8 juin 1941 à 2 heures avec des forces combinées indiennes, australiennes, anglaises, et des forces françaises libres.

Les Britanniques attaquent sur trois axes à partir de la Palestine sur Beyrouth par la côte, sur Damas et par les montagnes,

Soit au total 29 000 hommes et 5500 Français des FFL, commandés par le Général Paul Legentilhomme.

Les troupes de Vichy sont 35 000.

Contre toute attente, elles font face.

Elles se battent et bloquent les Anglais devant le fleuve Litani

Les Marines s’affrontent.

Le destroyer Le chevalier Paul est coulé.

Deux destroyers britanniques sont endommagés.

Les FFL entrent à Damas le 21 juin.

Les combats cessent le 12 juillet.

Un armistice est signé à St Jean d’Acre entre les Anglais et les représentants du Général Dentz.

 

Le Général de Gaulle refuse cet accord qui ignore les droits de la France en Syrie et au Liban.

Il déclare au Général Catroux :

«  C’est là une transmission pure et simple de la Syrie et du Liban aux Britanniques... Aucune mention des Etats du Levant »

Et il ajoute, c’est à la France et à elle seule, de donner l’indépendance à ces Etats, pas à la Grande-Bretagne.

 

De Brazzaville, il renégocie l’accord de St Jean d’Acre avec le Ministre d’Etat anglais Lyttleton les 24 et 25 juillet 1941,

L’accord interprétatif reconnaît la position de la France en Syrie et au Liban et renforce considérablement les capacités militaires des Forces Françaises Libres en intégrant nombre de soldats de l’armée du Levant et notamment les forces spéciales.

 

Le 22 juin 1941 à 3 h 15, Hitler tourne le dos aux recommandations de l’Amiral Räder.

Il lance l’opération Barbarossa et envahit l’URSS.

C’est le tournant de la guerre en Europe.

 

Sans la détermination, l’intransigeance du Général de Gaulle et surtout sa lucidité quand il s’agit de défendre le rang et les droits du pays, la position de la France eût été passée par pertes et profits au Levant, alors que renaissait avec un goût amer le relent des vieilles rivalités coloniales franco-britanniques.

 

Le sort militaire de la Seconde Guerre mondiale ne s’est pas joué au Levant mais  bien en Russie et sur les plages de Normandie.

 

Néanmoins, les batailles du Levant, souvent douloureuses, ne sont pas secondaires. Elles ont malheureusement provoqué des tensions et nourri des ressentiments entre alliés.

 

Mais elles marquent le retour de la France combattante, de la France libre dans le conflit.

 

L’engagement des FFL a permis à la France, les 8 et 9 mai 1945, d’être présente en vainqueur à la capitulation de l’Allemagne.

 

Aujourd’hui comme hier, nous sommes toujours responsables de notre destin national, de notre liberté, de notre indépendance.

 

Depuis des temps multiséculaires, l’adage de Virgile demeure le fondement des relations internationales.

«  Jamais de confiance dans l’alliance avec un puissant ».

 

Alors que le Proche et Moyen-Orient est en flamme et menace tout l’équilibre méditerranéen,

Alors que le fanatisme islamique massacre les minorités religieuses et chasse les Chrétiens d’Orient,

La France qui a des siècles et des siècles de présence au Levant où ses professeurs ont formé des générations d’hommes et de femmes,
. Où sa langue demeure un atout de développement et d’ouverture, de liberté,

. Où elle conserve des intérêts économiques majeurs,

. Des liens culturels et humains que jalousent nombre de puissances étrangères,

Au nom du sang français versé sur ces terres ancestrales qui portent les racines de notre civilisation,

Au nom de ses responsabilités multiséculaires envers les Chrétiens d’Orient et les minorités religieuses,

La France se doit de faire entendre au Levant une voix forte et indépendante.

 

Il y va de l’équilibre de la Méditerranée face au fanatisme,

Il y va de son rang,

L’Histoire du Levant est Notre Histoire.

Aujourd’hui, l’avenir du Levant se conjugue plus que jamais avec le nôtre.

 

Vive les héros des FFL

Vive la République

Vive la France libre !

ALLOCUTION
de
Jacques Myard
Député-Maire de Maisons-Laffitte

LORS DU COLLOQUE SUR JEAN LANNES
ORGANISÉ À L'INITIATIVE DE L'OFFICE DE
TOURISME DE MAISONS-LAFFITTE
AVEC LE SOUVENIR NAPOLÉONIEN

 

LE 18 mars 2017

Au Château de Maisons-Laffitte

 

Le Maréchal Jean Lannes ou l’épopée républicaine
dans l’empire.

 

Monsieur le Président du Souvenir Napoléonien,

Chers amis et descendants du Maréchal,

 

- les balles glissent sur Lannes dit de lui Marmont à Aboukir
- il est blessé à Saint Jean d’Acre à Lodi, à Arcole
- avec 10 000 hommes à peine face à 25 000 Autrichiens, il les bouscule et remporte la victoire de Montebello,
- il force l’admiration de ses ennemis,
après la victoire de Friedland sur le Tsar, Alexandre 1er, après la fameuse rencontre de Tilsit, demande à Napoléon de lui présenter ce Général qui l’a battu.
Le tsar Alexandre décore Lannes du Grand Cordon de Saint André
On fait la guerre, mais on a encore quelques manières chevaleresques...
- C’est dans ce même esprit qu’il a rendu visite à Goethe au lendemain de la victoire d’Ulm où l’armée prussienne fut étrillée... "Goethe, une montagne de la littérature " (Gide)
« Murat et Lannes, dit Napoléon, sont des braves, mais l’esprit de Lannes l’a grandi au niveau de son courage c’est un géant ».
Il aime Napoléon avec lequel il a des scènes mémorables, lui tenant tête !
Mais il aime surtout sa femme, une beauté qui rappelle celles des vierges du Corrége.
«  Je vous aime Madame, comme la fumée du tabac et le tumulte de la guerre ».
Fils de paysan, apprenti teinturier,
L’éclatement du Monde l’a projeté dans l’Histoire,
Il doit tout à la Révolution, il le sait et il lui est resté fidèle.
Lannes incarne l’épopée glorieuse républicaine portée par «  l’âme du Monde à cheval »
Maréchal d’Empire, il représente ce sang français qui de siècle en siècle, a forgé la Nation et a une certaine idée de la France.
Il était légitime que sur ma proposition, le 23 novembre 2004, le conseil municipal dénomme la nouvelle place près du Château « Place du Maréchal Lannes »
La Ville y élèvera une statue du Maréchal.
Je vous remercie.
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BILLET D'HUMEUR

de Jacques MYARD
Député de la Nation
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République

 

Le 19 FÉVRIER 2017
 

 
A/S : MACRON LA GODILLE !

 

Au moins avec Macron on n'est pas déçu: un coup à droite, un coup à gauche, souvent au centre et à tous les coups dans le mur !!!

 

Monté au pinacle comme des oeufs à la neige par quelques médias sur lesquels se sont penchées des fées friquées, il se vend avec une constance : plaire à celui qui est en face et qui doit acheter même si c'est du vent !

Emporté par son logiciel d'attrape tout pour faire du chiffre, le banquier Macron s'est cependant pris les pieds dans son boniment à Alger avec des propos sectaires et insultants pour la France mais dont il pressentait que cela allait flatter ses interlocuteurs algériens et les adeptes de la repentance à tout de la Hollandie !

 

Le retour du banquier Macron fut un retour de bâton !!!

Qu'à cela ne tienne! Élève appliqué de François Hollande pendant quatre années, le banquier Macron a appris la godille et lance un tonitruant " JE VOUS AI COMPRIS " et bégaie quelques platitudes .....


Mais la faute est patente et inadmissible, elle aura des conséquences sur nos relations avec l’Algérie, les propos du banquier Macron, c’est la garantie d’un échec :  celui de toujours regarder l'avenir de nos relations avec Alger dans le rétroviseur !

 

Le banquier Macron godille et fait preuve d'amateurisme !

 

 

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Assemblée nationale
XIVe législature
Session ordinaire de 2016-2017

 

mardi 08 novembre 2016

 

Questions au Gouvernement

 

Impôt de solidarité sur la fortune

 

M. le président. La parole est à M. Jacques Myard, pour le groupe Les Républicains.

 

M. Jacques Myard. Ma question s’adresse à la maison Bercy bicéphale – je n’ai pas dit Janus, car cela appartient à un passé récent...
Je commence par le ministre du budget, chef comptable : il y a trois semaines, répondant à la question d’un membre de votre majorité, ou du moins ce qu’il en reste, vous avez fait le panégyrique d’un impôt mortifère pour l’économie française, l’ISF – impôt sur la fortune.
En réalité, vous avez oublié que cet impôt est véritablement destructeur du tissu économique de la France. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe Les Républicains. - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.) C’est une machine infernale qui a chassé hors de France 600 milliards d’euros d’épargne des Français, qui ont été investis à l’étranger pour y créer des emplois. La France est devenue championne du monde dans l’exportation de capitaux en stock, devant les États-Unis !
Monsieur le chef comptable de Bercy, apprenez l’économie et relisez Marx qui savait, lui, ce qu’était le capital nécessaire à une économie. Et on va dire, avec Karl Marx : « Vive le grand capital » !
Ma première question est simple : quand allez-vous supprimer cet impôt mortifère qui détruit l’emploi en France ?
Investir est primordial, mais il faut aller plus loin et savoir où on va investir. La récente affaire Alstom montre à l’évidence que la France n’a plus de politique industrielle, qu’elle ne sait pas véritablement prévoir et qu’elle subit les marchés erratiques. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe Les Républicains.)
Voilà pourquoi tous les États du monde ont une politique industrielle – je veux notamment parler des États-Unis. Dans un domaine très important, celui de l’intelligence artificielle, la France est première en jeunes pousses. Nous avons des chercheurs hors pair. Mais il n’y a aucune vision publique. La France sera-t-elle la vassale des GAFA ou des Chinois ?

 

Quand allez-vous cesser votre aveuglement idéologique sur l’ISF, et mettre en place une politique industrielle de l’intelligence artificielle pour la croissance et l’emploi ?(Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains.)

 

M. le président. Merci !
La parole est à M. le Premier ministre.

 

M. Manuel Valls, Premier ministre. Monsieur le député, eh bien nous continuons le débat que votre collègue de l’UDI vient d’entamer !
J’ai parlé tout à l’heure du rôle de l’État et de la puissance publique décentralisée – un État qui doit être efficace et stratège. Mais il y a une deuxième passion française, qui est celle de l’égalité. Et si nous pouvons avoir des discussion sur l’efficacité de tel ou tel outil fiscal, s’il faut tout faire pour que la compétitivité de nos entreprises soit au rendez-vous – c’est ce que nous faisons depuis 2012 –, si nous devons créer les conditions de l’attractivité,...

 

M. Christian Jacob. Avec le succès que l’on sait !

 

M. Manuel Valls, Premier ministre. ...notamment après le Brexit, et vous en débattez à l’Assemblée nationale, il y a cette passion de l’égalité.

 

M. Christian Jacob. C’est de l’égalitarisme !

 

M. Manuel Valls, Premier ministre. Et l’impôt sur la fortune, ou l’impôt sur les grandes fortunes, sous ses différentes formes, colle comme un sparadrap à droite française.

 

M. Claude Goasguen. Ce n’est pas vrai !

 

M. Manuel VallsPremier ministre. Car vous n’avez jamais compris que cette passion de l’égalité nécessitait que chacun, d’une manière ou d’une autre, contribue à l’effort national.

 

M. Jacques Myard. Que faites-vous de l’investissement ?

 

M. Manuel VallsPremier ministre. En proposant la suppression de cet impôt, c’est un signe que vous adressez aux Français...

 

M. Éric Straumann. C’est un signe aux investisseurs !

 

M. Manuel VallsPremier ministre. ...et ce sont 6 milliards en moins pour financer les politiques publiques que vous-mêmes vous proposez.
Monsieur Myard, bilan contre bilan, projet contre projet, je vous attends également sur ce sujet, aussi essentiel que les autres. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)

MESSAGE
de Jacques MYARD
Député de la Nation
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République

Le 13 octobre 2016

 


Alstom, STX... l'urgence d'une politique industrielle
par Jacques Myard

parue sur latribune.fr le 12 octobre 2016

 

La campagne présidentielle va-t-elle permettre de faire prendre conscience aux Français de l'échec du « tout concurrence » porté par la Commission européenne? Par Jacques Myard, député des Yvelines (LR), maire de Maisons-Laffitte, président du Cercle Nation et République

Au moment où les mésaventures d'Alstom défraient la chronique et où l'Assemblée nationale dénonce dans un rapport les excès de l'application extraterritoriale des lois américaines, il est urgent de poser la question de la politique industrielle de notre pays. La campagne présidentielle va-t-elle permettre de faire prendre conscience aux Français de l'échec de l'économie ultra-libérale dont le dogme du «  tout concurrence » porté par la Commission européenne est la pierre angulaire ? Réhabiliter la politique industrielle, qui a été l'un des moteurs majeurs de la reconstruction de la France, n'est guère aisé. Cela exige de briser certains dogmes, tels le « tout concurrence » dont le fameux concept du « level playing field » prôné par Bruxelles, qui aboutit à condamner toute intervention de l'Etat pour laisser une liberté totale aux forces du marché.
Il est significatif que le Traité sur le fonctionnement de l'Union Européenne (TFUE) ne fasse apparaître qu'au titre XVII la mention de l'Industrie, laquelle fait l'objet d'un unique article qui rappelle, au demeurant, avec force que toute action pour l'industrie ne saurait porter atteinte à la concurrence. A contrario, les règles de concurrence font l'objet de pas moins de 9 articles de ce même traité qui ont donné lieu à de multiples décisions de la Commission et de la Cour de Justice.

 

Le "tout concurrence"
La mise en oeuvre du « tout concurrence » et le règne des marchés ont des conséquences calamiteuses sur notre industrie dont la part dans le P.I.B est passée en une quinzaine d'années de 20 % à 12 %, détruisant des pans entiers de notre industrie et des centaines de milliers d'emplois. Des fleurons de notre industrie ont ainsi disparu, Péchiney, Alcatel, Alstom, sans mentionner les sous-traitants.
 Ce désastre industriel, dû en grande partie au dogmatisme de la politique économique de l'Union européenne et à la démission des Gouvernements, est d'autant plus inadmissible que nombre d'Etats de la planète ont des politiques industrielles protectrices de leurs marchés et de leurs entreprises, et conduisent pour certains, de surcroît, des politiques industrielles très offensives.

 

Canada, Etats-Unis... se protègent
Le Canada exige, par exemple, d'une entreprise étrangère soumissionnaire à un marché public, de se présenter obligatoirement avec une entreprise canadienne ce qui n'est pas le cas en Europe : où est la réciprocité ? La Chine fait de même et gère l'ensemble de son économie avec un contrôle fort de l'Etat, veillant à ce que ses entreprises ne soient pas contrôlées par des étrangers.
Quant aux Etats-Unis, ils se sont dotés des mêmes règles que le Canada et la Chine mais leur politique industrielle, sous couvert de bons sentiments puritains - lutte contre la corruption - , agit de manière extraterritoriale, en violation flagrante des règles du droit international public, pour déstabiliser les entreprises étrangères ou même prendre leur contrôle. Ce sont, en une dizaine d'années, quelque 20 milliards de dollars d'amendes infligées aux entreprises françaises et européennes qui sont tombés de la sorte dans les poches du Trésor américain !


Pour une Agence de la prévision
Pour affronter une concurrence mondiale exacerbée, il est temps de sortir des dogmes et d'abandonner toute naïveté. Nous devons mettre en place une politique industrielle active pour protéger nos emplois, nos entreprises dans des secteurs stratégiques, à fort potentiel, et partant notre indépendance nationale.
 Cette exigence impose de nommer un Ministre de l'Industrie et de la Prévision économique, de pleine compétence, indépendant du Ministre de l'Economie et des Finances, et de créer une Agence de la prévision pour arrêter les choix de nos investissements en synergie avec les industriels, les syndicats, les experts et l'Etat. Elle suppose de donner à l'Etat les moyens de s'opposer à toute prise de contrôle de nos entreprises par des entreprises étrangères même si elles apparaissent avec un faux nez européen.
Il nous faut appliquer fermement la règle de la réciprocité dans le droit des entreprises. Il n'est pas admissible que nos entreprises ne puissent pas être propriétaires dans certains Etats alors que les sociétés et les nationaux de ces mêmes Etats acquièrent librement des biens immobiliers sur le territoire national ou s'y installent sans être obligés de constituer des sociétés conjointes avec des Français.

 

La question de l'euro
S'agissant de la question de l'extraterritorialité, si la loi Sapin II sur la transparence, en voie d'être adoptée, qui crée une Agence anticorruption est un élément de rééquilibrage important dans la guerre économique ouverte par les Américains, il nous faut cependant encore renforcer la loi dite de blocage de 1968 pour faire face à l'imperium juridique des Etats-Unis. La question de l'inadaptation de l'euro à notre économie et ses effets pénalisants pour notre compétitivité devra, enfin, être posée. Nous devons de toute urgence élaborer une nouvelle politique industrielle, ce qui exige une refondation de la politique économique de l'Union Européenne, en mobilisant nos partenaires européens, fût-ce au prix d'une crise ! C'est là plus qu'un défi, c'est une nécessité de survie pour la France et l'Europe.

 


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MESSAGE
de Jacques MYARD
Député de la Nation
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République

 

Le 13 septembre 2016

 

 

Madame, Monsieur,

Veuillez trouver ci-dessous mon entretien au quotidien La Tribune du 10 septembre dernier.

Cordialement,

Jacques Myard


Tout pour l’investissement !
Par Jacques Myard  |  10/09/2016, 7:00  |  894  mots
 


Peu abordés lors de la campagne, les programmes économiques des candidats à la présidentielle ne sont pas pour rassurer les électeurs. Par Jacques Myard*, député des Yvelines (LR), candidat à la primaire et président du Cercle Nation et République. 
Alors que s'annonce la campagne des présidentielles, certains thèmes apparaissent dans le débat comme des enjeux majeurs, la sécurité et le combat contre le terrorisme, l'autorité de l'État, le contrôle des flux migratoires, la lutte contre les dérives communautaristes, la refondation de l'Union européenne. Autant de thèmes qui provoquent des positions tranchées sinon antagonistes.
En revanche, en matière économique, le discours est beaucoup plus circonscrit, se concentrant essentiellement sur la nécessité de baisser la dépense publique pour respecter le dogme maastrichtien des 3%. Or ce consensus quasi national est à l'origine depuis des années d'une purge budgétaire, d'une montée du chômage et d'une croissance économique atone.
En réalité, la politique de réduction des dépenses, véritable idéologie, est un non-sens économique et confond les conséquences - l'endettement - avec les causes réelles, l'absence d'investissements qui obère toute croissance et création d'emplois. L'enjeu majeur de l'économie française n'est pas la dépense publique car couper dans la dépense publique revient à provoquer la récession économique - à l'évidence, nombre de politiques ignorent l'effet du multiplicateur.
La pierre angulaire de l'absence de croissance réside aujourd'hui dans l'atonie des investissements tout particulièrement en France. Selon de nombreux économistes, le manque d'investissements est une réalité depuis deux décennies. Le cabinet allemand Roland Berger estime, quant à lui, que l'effort d'investissement français s'est dégradé depuis 2000, passant de 5% du chiffre d'affaires des entreprises à 3,9%, soit une baisse globale de 5 milliards d'euros par an. Et ce n'est pas le modeste plan Juncker et les prêts de la Banque Européenne d'Investissements (BEI) qui pallieront la faiblesse de nos investissements.
Pis encore, le matraquage budgétaire des collectivités locales qui, face au manque de ressources, se voient contraintes de réduire leurs investissements, aggrave cette situation. Soumis aux contraintes budgétaires sous l'effet du Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), l'Etat réduit lui aussi ses investissements. Il y a quelques années, les investissements représentaient 20 milliards d'euros dans son budget, aujourd'hui, ils ne sont que de 4 milliards d'euros.
Comment relancer dès lors les investissements ?
En changeant radicalement de politique économique et budgétaire ! Donner la priorité à l'investissement impose :
• la suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) qui chasse l'épargne des Français pour créer des emplois par l'investissement partout dans le monde sauf en France ;
• la baisse forte de l'impôt sur les sociétés (IS) pour permettre aux entreprises d'investir et de lutter à armes égales dans la compétition mondiale.
Mais ces mesures sont insuffisantes : il faut aller au-delà et renouer avec les avances directes de la Banque centrale à l'Etat pour les investissements.
Les puristes et idéologues vont crier au scandale, dénoncer la planche à billets, clamer que c'est contraire aux Traités européens - crime de lèse-majesté européen !
Sur ce dernier point, la réponse est aisée : ce que fait aujourd'hui la Banque Centrale Européenne (BCE), en rachetant sur le marché secondaire des bons du Trésor préalablement achetés par les banques, n'est pas conforme aux Traités ; le président Mario Draghi s'y emploie en pratiquant le fameux assouplissement quantitatif pour des sommes significatives de 80 milliards par mois... L'argument n'est donc pas recevable.

 


Mais l'assouplissement quantitatif a des limites : les banques elles-mêmes !
Les banquiers sont d'abord des commerciaux et gèrent des entreprises. Après avoir obtenu des liquidités auprès de la BCE, les banques y regardent à deux fois avant de prêter aux entreprises de l'économie réelle en raison des risques de non-remboursement et des ratios prudentiels à respecter (Bâle III). L'assouplissement quantitatif atteint donc ses limites du fait de la pusillanimité des banques, ce que souligne, entre autres, l'Union des industries  et métiers de la métallurgie dans son étude parue dans « Actualité » de juillet 2016. Il faut contourner ce blocage par des avances directes des Banques Centrales aux États pour l'investissement à taux zéro.
Nous avons un besoin drastique d'investissements : rénovation du réseau ferroviaire, modernisation de nos équipements militaires et satellitaires, la recherche, sans épuiser la liste. C'est par ce système que la IVe République a reconstruit la France.
Risque d'inflation ? Il n'y en a aucun, car aujourd'hui notre appareil industriel est en sous-production.
Quant aux puristes, partisans d'une orthodoxie budgétaire mortifère, quand comprendront-ils que l'État n'est pas un emprunteur ordinaire et que le contraindre à se financer seulement sur les marchés à des taux prohibitifs, comme ce fut trop longtemps le cas avec la politique de Jean-Claude Trichet adepte de l'euro fort, est tout simplement un non-sens qui n'a d'autre fondement que le dogmatisme ?
Aujourd'hui, nécessité fait loi. C'est à l'État et aux collectivités publiques d'investir dans un programme néo-keynésien pour relancer la machine. Si nous avions agi de la sorte depuis vingt ans, la dette française actuellement équivalente au Produit Intérieur Brut (PIB) serait quasi nulle. Alors, un peu de pragmatisme, sortons de l'idéologie maastrichtienne.
_______
(*) Jacques Myard, est Député des Yvelines, Maire de Maisons-Laffitte, Président du Cercle Nation et République et Candidat à la Primaire de la droite et du centre.

________________________________________

 

MESSAGE
de Jacques MYARD
Député de la Nation
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République

 

Le 13 juin 2016

 

A/S : Invitation au Colloque du 20 juin Assemblée Nationale / Mobilisation de la Nation face au terrorisme international

 

Madame, Monsieur, Chers amis,

J’ai le plaisir de vous informer de la tenue du colloque organisé par mon ami et ancien collègue Pierre Pascallon en partenariat avec la Revue Défense nationale sur :

la mobilisation de la Nation face au terrorisme international

Le lundi 20 juin 2016

De 9 H à 17 H 00


Salle 62-17 (2e sous-sol) du Palais-Bourbon 
(entrée par le 126 rue de l’Université, 75007 Paris).

J’interviendrai, pour ma part, lors de la 2e table ronde de l’après-midi sur la réserve citoyenne.

Information et inscription obligatoire 
pierre.pascallon0054@orange.fr
avant le 14 juin.
Assemblée nationale XIVe législature
Session ordinaire de 2015-2016


mercredi 01 juin 2016
Présidence de M. Claude Bartolone

Questions au Gouvernement

Démission du directeur général du Trésor
 

 

M. le président. La parole est à M. Jacques Myard, pour le groupe Les Républicains.

M. Jacques Myard. Monsieur le ministre des finances et des comptes publics, il y a quelques jours, nous apprenions avec une grande stupéfaction que le directeur général du Trésor démissionnait de ses fonctions pour pantoufler dans un fonds d’investissement, Cathay Capital, dirigé par un citoyen de la République populaire de Chine. Ce fonds a pour vocation d’investir dans des PME non cotées.

Le directeur général du Trésor n’est pas un fonctionnaire ordinaire,...

M. Pierre Morel-A-L’Huissier. Il aime l’argent !

M. Jacques Myard. ...sans pouvoir ni connaissance dans l’empire de Bercy. Homme le mieux informé de France en matière de stratégie économique et financière, il détient des secrets d’État. Comment ce haut fonctionnaire peut-il ainsi franchir le Rubicon du mélange des genres...

Un député du groupe Les Républicains. C’est scandaleux !

M. Jacques Myard. ...pour passer du côté d’un fonds dirigé par un étranger dont l’objectif est d’investir en France, mais surtout d’investir en toute connaissance de cause, c’est-à-dire de faire des bons coups ? (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains et du groupe de l’Union des démocrates et indépendants.)

M. Jean Lassalle. Très bien !

M. Jacques Myard. Soulignons au passage que ce fonds aurait des activités dans certains paradis fiscaux.

Monsieur le ministre, l’intéressé est-il physiquement passé devant la commission de déontologie de la fonction publique ?

M. Pierre Morel-A-L’Huissier. Mais non !

M. Jacques Myard. Celle-ci a-t-elle donné son feu vert ?

M. Pierre Morel-A-L’Huissier. Mais non !

M. Jacques Myard. Si oui, quelles en sont les motivations ?

Je vous précise que j’ai reçu de nombreux témoignages de fonctionnaires, effarés par ce pantouflage : ils dénoncent l’attitude de Bercy, qui foule au pied toutes les règles d’éthique de la haute fonction publique. (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains, du groupe de l’Union des démocrates et indépendants et du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)

Monsieur le ministre, ce gouvernement a-t-il encore l’éthique du service public ? (Mêmes mouvements.)

Mme Karine Berger, M. Gérard Charasse, M. Jean-Marc Germain et M. Jérôme Lambert. Très bien !

M. le président. La parole est à M. le ministre des finances et des comptes publics.

M. Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics. Monsieur le député, je vais faire fi de votre ton inutilement polémique, dont vous auriez pu vous passer. (Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.) Je vous remercie de votre question car elle va me permettre de saluer un haut fonctionnaire qui a consacré trente ans de sa vie...

Plusieurs députés du groupe Les Républicains. Et alors ?

M. Bernard Deflesselles. Ce n’est pas la question !

M. Michel Sapin, ministre. ...au service de l’État, sous l’autorité de l’ensemble des gouvernements successifs, de l’ensemble des ministres de l’économie et des finances, et qui a fait preuve d’un dévouement et d’une compétence reconnus par toutes et tous ceux qui ont été ses chefs.

Plusieurs députés du groupe Les Républicains. Et alors ?

M. le président. Mes chers collègues, écoutez la réponse !

M. Michel Sapin, ministre. Ce haut fonctionnaire a décidé de quitter la fonction publique pour travailler dans une entreprise.

M. Pierre Morel-A-L’Huissier. Il aime l’argent !

M. Michel Sapin, ministre. Êtes-vous pour ou contre les entreprises ? (Protestations sur les bancs du groupe Les Républicains.) Cette entreprise facilitera des financements, en particulier d’entreprises françaises, en Chine, et permettra par conséquent de gagner des marchés et des emplois.

Monsieur le ministre... (Exclamations et rires sur divers bancs.)

Pardon, monsieur le député – peut-être un jour serez-vous ministre et aurez-vous à répondre à des questions aussi inutilement polémiques –, ce haut fonctionnaire a évidemment saisi la commission de déontologie, que vous aviez affaiblie et que nous avons renforcée.(Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.) Elle a évidemment donné un avis évidemment positif, sans lequel il n’aurait pu changer d’orientation. Nous, nous respectons l’ensemble des règles.

M. Nicolas Sansu. Et les îles Caïman ?

M. Michel Sapin, ministre. Nous, nous faisons en sorte que, lorsqu’ils rejoignent le privé, les hauts fonctionnaires respectent les règles, ce qui n’a pas toujours été le cas de votre côté. (Huées sur les bancs du groupe Les Républicains.)

M. Alain Chrétien. Vous pourriez au moins applaudir, chers collègues socialistes !

M. le président. Monsieur Chrétien !

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ALLOCUTION DE

JACQUES MYARD 
MAIRE-MAIRE DE MAISONS-LAFFITTE
du 8 MAI 2016

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La France défaite est à genoux.

Nos soldats, après de durs et glorieux combats, prennent le chemin de la captivité.

 

Une nuit sombre et tragique tombe sur la mère patrie.

Le silence devient vertu car l’ennemi botté, omniprésent, traque sans répit tout acte de résistance.

 

C’est le temps des délations, des mouchards, des traîtres et des lâches règlements de compte : la Gestapo n’a-t-elle pas reçu cinq millions de lettres anonymes de dénonciation !

 

Mais dans la nuit, la voix d’un général jusqu’alors largement inconnu traverse les ténèbres et appelle à la résistance.

 

La voix du général de Gaulle est alors relayée par de nombreux et étranges messages :

« Ici Londres... vous allez entendre les informations en français,
Veuillez écouter tout d’abord quelques messages personnels,
. Le manchot la serre dans ses bras, nous disons le manchot la serre dans ses bras. Deux fois.
. L’abbé est nerveux, nous disons l’abbé est nerveux.
. Il fait chaud à Suez
. L’éléphant s’est cassé une défense
. Les girafes ne portent pas de faux cols
. Andromaque se parfume à la lavande
. Athalie est restée en extase
. Grand-mère mange nos bonbons
. Tante Amélie fait du vélo en shorts ».

Dans la France occupée, chacun comprend que derrière ces messages étonnants, marqués par l’humour, voire l’ironie, se cache en réalité une guerre implacable, une guerre de résistance.

 

Dans ce contexte, la radio devient une arme de guerre.

Il s’agit tout à la fois de donner des instructions aux agents infiltrés, aux réseaux de la résistance mais aussi de manipuler l’ennemi, de le leurrer dans ce que les Allemands eux-mêmes ont appelé le Funkspiel - le jeu radio – 

Stéphane Hessel, un grand résistant, rédigea beaucoup de ces messages.

 

Mais, c’est Georges Béqué, officier français du S.O.E, le service secret britannique, qui eut l’idée d’utiliser les « messages personnels » pour transmettre des informations codées.

 

Les postes de radio deviennent alors des armes de guerre.

Les Allemands leur font la chasse et répriment celles et ceux qui écoutent la B.B.C.

 

La guerre des ondes est l’un des éléments majeurs de la guerre.

 

Mais au-delà de la guerre psychologique : « Radio Paris ment, Radio Paris est allemand ».

 

C’est la guerre du renseignement.

 

Le renseignement a été primordial pendant toute la guerre jusqu’à la victoire.

 

C’est grâce au renseignement que les Alliés purent hâter la victoire sur les forces de l’Axe.

 

Citons à titre d’exemple,

- Dusko Popov, yougoslave royaliste, d’abord recruté par l’Abwehr pour infiltrer l’Angleterre, puis retourné par le M.I.6, il va jouer un rôle crucial dans l’intoxication de l’Etat-Major allemand.

- l’orchestre rouge dirigé par Léopold Trepper envoie à Moscou 1500 dépêches et donnera à Staline les plans ultra secrets du char allemand TG Tigre et de l’avion Messerschmidt ME-110.

- le programme britannique ULTRA vint à bout des nombreuses machines Enigma.

Ce programme de déchiffrement permit de raccourcir le conflit de nombreux mois par la connaissance des projets ennemis.

- mais Richard Sorge, espion soviétique à l’Ambassade allemande à Tokyo, fut moins heureux : Staline ne crut pas ses renseignements sur l’opération Barbarossa d’invasion de l’URSS.

 

Pour la France libre, le renseignement c’est le BCRA du Colonel Passy.

 

C’est le 1er juillet 1940 que André Dewavrin – dit Passy – est chargé de mettre sur pied le 2ème bureau de l’Etat-major du Général de Gaulle.

 

Au début de 1942, il devient le Bureau Central de Renseignement et d’Action Militaire, B.C.R.A.M, puis B.C.R.A car il prend en charge les missions politiques et plus seulement militaires.

Il devient alors un état-major de l’action clandestine.

A Alger, après le ralliement des services de Vichy, Jacques Soustelle transforme le B.C.R.A en Direction Générale des Services Spéciaux, D.G.S.S.


Le B.C.R.A travaille étroitement avec le Military Intelligence M.I.6 et le Special Operation Executive, S.O.E créé par Winston Churchill en juillet 1940 dont la branche F est dirigée par le Colonel Buckmaster.

 

Les agents du B.C.R.A dépendent fortement des services britanniques qui les forment et les arment, mitraillettes Sten, fusils mitrailleurs Bren, postes radio émetteurs sans oublier les codes et les avions Lysanders, petits avions de la R.A.F qui peuvent se poser sur un terrain de 600 m.

 

Les agents du B.C.R.A sont les gens de la lune, la lumière de l’astre est indispensable pour leurs opérations clandestines.

Les risques sont énormes, chaque agent reçoit à son départ une pilule provoquant la mort en quelques secondes pour échapper aux tortures.

 

Les femmes s’engagent aussi.

« Dans la Grande armée sans uniforme du peuple français, la mobilisation des femmes les place à tous les échelons de la lutte... les femmes de France mènent le dur combat quotidien. »

Lucie Aubrac.

- Jeanne Bohec engagée à 22 ans est parachutée en France le 29 février 1944 et sillonne la Bretagne pour enseigner le sabotage.

- Josiane Soners recrutée en 1943 – elle n’a pas 20 ans- parachutée en juillet 1944 comme opératrice radio.

 

Le B.C.R.A dirige 26 réseaux de renseignement.

Le plus important fut celui du Colonel Remy « La confrérie Notre Dame » trop centralisé, il tomba.

 

Le B.C.R.A en tira aussitôt les conséquences et cloisonna en antennes régionales et autonomes les réseaux.

 

En juillet 1944, le B.C.R.A récupère le réseau Jade-Fitzroy dirigé par Claude Lamirault, Compagnon de la libération, alors rattaché au M.I.6 britannique.

 

Le B.C.R.A à partir de 1942-1943 prépare les actions pour le débarquement, c’est le plan « vert » pour neutraliser les voies ferrées.

 

C’est le plan « Grenouille » pour les plaques tournantes des locomotives, c’est le plan 


« violet » pour les lignes téléphoniques à neutraliser.

Ces hommes du renseignement payent un lourd tribut pour leur engagement dans le combat de l’ombre, singulièrement les radios, 80 % d’entre eux envoyés en France en 1941-1942 sont arrêtés. 


L’Abwehr et la Gestapo, aidés parfois par les traîtres de la milice, mènent une répression sans relâche partout en Europe occupée et particulièrement en France avec la Gestapo française de la rue Lauriston sous les ordres du sinistre Bonny-Lafont.


Mais comme l’avait prédit Winston Churchill, l’aube glorieuse est venue : le 1er juin à 21 heures, heure anglaise, Paris est à l’heure allemande, il est 22 heures – la B.B.C diffuse :

« Les Français parlent aux Français,
Veuillez écouter tout d’abord quelques messages personnels

- les sanglots longs des violons de l’automne, je répète, les sanglots longs des violons de l’automne » 

 

Puis, le 5 juin, toujours à 21 heures, heure anglaise, 22 heures à Paris, l’émission reprend.

 

« Les sanglots longs des violons de l’automne, je répète, les sanglots longs des violons de l’automne blessent mon cœur d’une langueur monotone, je répète, blessent mon cœur d’une langueur monotone »

 

D’autres messages suivent :

« Messieurs, faites vos jeux » pour les sabotages, et « les carottes sont cuites. » et « je n’aime pas la blanquette de veau ».

« Le B.C.R.A a joué un rôle essentiel pour maintenir la France dans la guerre et donner toute sa force à la Résistance. » Joël Drogland

 

Il a su à la fois renseigner la France libre et les Alliés, soutenir le moral de la résistance.

 

Honneur à ces héros !

 

Nous leur devons notre liberté et notre fierté retrouvées !

 

N’oublions pas leur sacrifice trop souvent resté ignoré,

 

N’oublions pas aujourd’hui que la guerre du renseignement se poursuit,

 

N’oublions pas que des femmes et des hommes de l’ombre se battent pour notre sécurité, alors que monte à l’horizon la barbarie du terrorisme islamiste.

 

Je tiens ici en ce jour de la Victoire de nos pères sur la barbarie du nazisme, à rendre un hommage particulier à nos services du renseignement qui, en étroite coopération avec nos Alliés – Russie comprise –, luttent au quotidien pour prévenir les attentats de ces fanatiques ; leur engagement comme celui de leurs glorieux anciens du B.C.R.A est total.

Balayons les polémiques diffamatoires, ces hommes et ces femmes servent la France dans le respect complet de nos libertés publique pour notre sécurité.

 

Ils sont un pilier de notre indépendance nationale, de notre Liberté.

 

Soutenons les sans réserve.

 

Vive nos Alliés de toute l’Europe réconciliée
Vive la République
Vive la France !

JOURNEE DE LA DEPORTATION : 24 AVRIL 2016
ALLOCUTION DE JACQUES MYARD 
MAIRE DE MAISONS-LAFFITTE
DEPUTE DE LA NATION

 


- le 12 septembre 1942, Rachel Blagodarski, ses filles Gisèle 7 ans, Simone 4 ans,

Jeanne et Odette Biolek sont arrêtées par la Gestapo installée

9 – 11 avenue Eglé parce que juives, en gare de Maisons-Laffitte, 

 

- le 13 septembre 1942, Salomon Tolika est arrêté au pont routier vers Sartrouville parce que juif,

 

- le 23 octobre 1942, Walter Jacob demeurant 9 rue de la Maison Neuve à Maisons-Laffitte est interné à Drancy,

 

- le 11 février 1944, le Docteur Jamart, résistant, propriétaire de l’actuelle Vieille Fontaine à Maisons-Laffitte, est arrêté par la Gestapo puis déporté à Neuengamme le 4 juin,

 

- le 12 mai 1944, Vera Eugénie Leigh, fille adoptive de l’américain Eugène Leigh, entraîneur à Maisons-Laffitte, membre du Special Operation Executive (S.O.E) britannique, arrêtée à la suite d’une trahison, est déportée dans le camp de Natzweiler – Struthof en Alsace. Elle y est exécutée le 6 juillet 1944. Elle a 41 ans.

 

- Claude Lamirault, demeurant 27 rue Etienne Péroux à Maisons-Laffitte, membre du réseau Jade-Fitzroy, est arrêté le 15 décembre 1943. Il est déporté le 2 juillet 1944 pour Dachau avec le dernier train de la mort. Il fut fait compagnon de la libération par le Général de Gaulle.

 

- le 24 avril 1944, la Gestapo arrête Rachel Rakover et sa fille Ginette (18 ans) parce que juives pour être transférées à Drancy puis Auschwitz. Ginette nous est revenue.

43 Maisonnais ont été déportés en Allemagne, 17 ne reviendront pas.

 

Ce qui s’est passé à Maisons-Laffitte s’est répété partout en France.

 

Ce qui s’est passé en France s’est répété partout en Europe où la botte des Nazis a imposé ses lois racistes, élevant la cruauté au rang de religion. La tyrannie des barbares plonge la civilisation dans les ténèbres.

 

La mort n’était rien, les camps étaient tout.


« S’ils voulaient partir
Ils n’auraient plus leur pas
S’ils voulaient chanter
Ils n’auraient que leurs cris
S’ils voulaient pleurer
Ils auraient les yeux secs
Et prier, ils n’auraient
Ni la foi, ni la force... »

Pierre SEGHERS 

 

Les camps, c’est d’abord le train des voitures à bestiaux.

« Le wagon inlassable emporte la femme évanouie, 
nue parmi ses bagages outragées... » 

Georges HUGNET 

 

Les camps, ils portent un prénom de femme « Dora » ou un nom de forêt comme à « Buchenwald » où Goethe, philosophe lui-même, venait méditer à l’ombre des hêtres,

Mais les camps, c’est le visage de 

« l’Homme cravaché,
C’en est fini des hommes, la race est morte,
Sépulcres avec des noms de haute cendre
Sang baignant des chaînes
Cris crachant le souvenir de la parole »

Alain BORNES 

 

La faim est une compagne fidèle.

« La soupe

4 pas
Pas de chance
4 pas jusqu’au tonneau
4 pas avant moi...
La louche balance...
Tout est clair
Tout est eau... »
Maurice Honel

La mort est le destin, la délivrance.

« Les vivantes ont été insultées, raillées,
Les mortes ont été brûlées »

Micheline Maurel

 

« Tu es libre mon camarade...
Tu n’as plus à demeurer Mutzen ab dans le gris sale de l’aube...
Tu n’as plus à ramper d’une grille à l’autre grille...
Ô mort, ô mon amie
Me prendras-tu aujourd’hui ? »

Henri Pouzol 

 

L’hydre du nazisme a été vaincue.

 

Le temps passe inéluctablement, les images de l’horreur s’estompent mais les blessures sont toujours là.


Les enfants innocents jouent dans la beauté du soleil,
Les lilas fleurissent et diffusent leurs senteurs envoûtantes,
Mais la mémoire des patriotes ne faiblit pas. 


Leur mémoire vibrante garde pieusement à jamais notre destin d’hommes libres toujours debout contre le fanatisme des barbares.

 

La barbarie est-elle le propre de l’homme ?

A l’horizon du levant monte à nouveau le crime et le meurtre du fanatisme, l’hydre du terrorisme islamique.

 

Une nouvelle fois dans l’histoire multiséculaire de la Nation, notre indépendance, notre liberté exigent de prendre les armes.

 

Une nouvelle fois dans l’Histoire de la Nation ni les épreuves du sang et des larmes, ni les sacrifices n’ébranleront notre détermination.

 

En mémoire de nos glorieux résistants morts pour que vive la France, soyons forts, soyons dignes de nos aïeux qui nous ont rendu notre liberté. 

 

Faisons face aux barbares.

 

Vive la République !

Vive la France !

Questions au gouvernement: 06/04/2016 - Intervention de Jacques Myard

Assemblée Nationale

XIVe législature
Session ordinaire de 2016

 

Séance du Mercredi 06 avril 2016

Questions au gouvernement

 

Cession d'entreprises de défense

 

M. Jacques Myard. 
Monsieur le ministre de la défense, monsieur le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique, il y a quelques semaines, j’ai appelé votre attention sur la cession des activités d’électronique de défense d’Airbus au fonds américain KKR – sic !

 

Ces activités concernent la recherche et la réalisation des capteurs et des équipements de guerre électroniques, d’avionique et d’optronique – autant de domaines stratégiques pour notre défense.

 

Monsieur le ministre de la défense, je vous ai demandé par question écrite si vous entendiez vous opposer à cette cession contraire à nos intérêts, mais le bradage de nos industries continue.

 

J’apprends que Safran veut vendre sa filiale à 100 % Morpho, une des entreprises mondiales de premier plan pour la sécurité et la détection d’identité. Morpho, c’est 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires et 8 600 collaborateurs. La vente envisagée s’effectuerait à des groupes anglo-saxons. Rien que ça, alors qu’il y a des solutions françaises !

 

Mais, plus scandaleux encore, cette cession serait destinée à faire monter le cours en bourse de Safran, avec un gain juteux pour certains dirigeants. Incroyable !

 

Alors, messieurs les ministres, mes questions sont simples. Est-ce que ce sont les personnes privées qui déterminent la stratégie de nos intérêts industriels de défense ou le Gouvernement, responsable devant le Parlement ? Allez-vous vous opposer à ces bradages qui s’effectuent au mépris de notre indépendance et de nos intérêts ? 

 

M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense.

Monsieur le député, merci de votre question. Comme vous le savez – mais d’ailleurs, je ne suis pas sûr que vous le sachiez –, l’entreprise Morpho, d’une part, ne fait pas partie du périmètre de la défense et, d’autre part, à ma connaissance, n’est pas vendue. Il y a donc sûrement des discussions à avoir avec le groupe Safran sur le sujet, qui peuvent être partagées par le ministre de l’économie. Croyez bien que nous y veillons avec beaucoup d’attention, compte tenu des enjeux.

 

La première partie de votre question concerne le groupe KKR, qui a repris une partie des activités d’électronique de défense d’Airbus. Je pense que vous le savez : l’essentiel, sur les 4 000 emplois et les activités localisées, se passe en Allemagne, et fait l’objet d’une autorisation des autorités allemandes.

 

J’en viens à ce que je pense être l’objet principal de votre question, que je comprends : les implantations françaises de ce groupe, situées, je crois, dans votre circonscription... J’y suis très attentif. Croyez bien que nous y veillons de près et que nous avons les moyens, grâce au décret relatif aux investissements étrangers soumis à autorisation préalable – dit « IEF » –, d’assurer la sécurité de nos intérêts.

 

Nous avons reçu les responsables et nous prendrons prochainement une position sur le sujet en portant la plus grande attention à nos intérêts et à notre souveraineté – préoccupations qui nous sont communes. 

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Questions au gouvernement: 16/02/2016 - Intervention de Jacques Myard

Assemblée nationale
XIVe législature
Session ordinaire de 2015-2016


Mardi 16 février 2016

Questions au gouvernement
 


M. le président. La parole est à M. Jacques Myard, pour le groupe Les Républicains.

M. Jacques Myard. Monsieur le Premier ministre, ministre des affaires étrangères, je suis, je vous l’avoue, admiratif du courage donc vous faites preuve en succédant à celui qui a mis la France hors-jeu sur la scène internationale. (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains. – Protestations sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.) Votre mission est quasiment mission impossible si vous continuez dans la voie tracée, celle de l’idéologie et des postures moralisatrices.

Comprenons-nous bien, monsieur le ministre : comme le souligne Max Gallo – qui est un homme de gauche, mais réaliste –, nous sommes tous pour les droits de l’homme, mais ils ne sont pas une explication du monde. Cela est particulièrement vrai quand on fustige d’un côté, et de manière sélective, tout en se montrant sourd et aveugle de l’autre, comme envers l’Arabie Saoudite – pour prendre un exemple au hasard.

Oui, la France est hors-jeu au Proche-Orient où, comme cela vient d’être rappelé, la tournure des événements prend une dimension tragique et hyper-dangereuse, avec notamment la politique aventureuse de la Turquie à l’égard des Kurdes et de la Syrie.

La Syrie, où votre prédécesseur saluait devant la presse le bon travail – sic et re-sic ! – d’Al-Nosra, filiale d’Al-Qaïda.

M. Claude Goasguen. C’est vrai !

M. Jacques Myard. La Syrie, où nous nous privons, par idéologie, de sources de renseignements sur les terroristes de l’État islamique, notre ennemi, faute de relations diplomatiques avec Damas. Quant aux sanctions contre la Russie, croyez-vous qu’elles feront plier Moscou, alors qu’elles pénalisent nos intérêts ?

Mes questions sont donc simples : allez-vous réexaminer notre politique étrangère à l’égard de la Syrie et de la Russie, dans l’intérêt bien compris de nos intérêts, mais aussi face à la nécessité de trouver des solutions politiques à ces conflits qui n’ont que trop duré, en renonçant au suivisme et aux postures idéologiques ?
(Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains.)

M. le président. La parole est à M. le ministre des affaires étrangères et du développement international.

M. Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères et du développement international. Monsieur le député, je ne me lancerai pas dans un exercice théorique. L’objectif est clair : il faut que la guerre en Syrie cesse. (« Bravo ! » et rires sur les bancs du groupe Les Républicains.)

Cela passe effectivement par un engagement international, qui exige en effet lucidité et sens des réalités. Il faut parler avec tout le monde. Vous avez évoqué la Russie ? Bien sûr que nous parlons avec la Russie de la situation en Ukraine et en Syrie.

M. Claude Goasguen. Et les Kurdes ?

M. Jean-Marc Ayrault, ministre. En même temps, nous avons des exigences, qui sont aujourd’hui le respect des engagements pris à Munich, où la Russie, comme d’autres partenaires, s’est engagée à l’arrêt des hostilités et des bombardements...

M. Claude Goasguen. Et les Turcs ?

M. Jean-Marc Ayrault, ministre. ...pour l’accès à l’aide humanitaire. Ce n’est tout de même pas faire du sentimentalisme ou de droit-de-l’hommisme que de dire que des millions de personnes sont aujourd’hui sous les bombes et, faute d’autres solutions, n’ont que celle de fuir et de devenir des réfugiés. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.)

Alors, oui, il faut être clair et ferme. L’engagement est pris. Bien sûr qu’il faut discuter avec tout le monde, y compris avec la Turquie – ce que nous faisons, en bonne intelligence. Nous nous disons les choses, y compris à propos de ce qui s’est passé il y a quelques heures.

Mais nous voulons aussi aider ces pays – la Jordanie, le Liban, dont je rencontrerai dans quelques instants le ministre des affaires étrangères. C’est le sens de la conférence de Londres, qui prévoit 10 milliards d’euros d’aide, dont 3 milliards venant de l’Europe et dont une partie ira la Turquie, une partie au Liban et une partie à la Jordanie.

Si nous voulons trouver des solutions pour les réfugiés qui arrivent massivement, il faut se battre avec détermination pour arrêter les bombardements, apporter une aide humanitaire et engager un processus politique de négociation, qui doit reprendre à Genève le plus vite possible. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.)

Protection de la Nation: Intervention de Jacques MYARD - 05/02/2016

Assemblée nationale
XIVe législature
Session ordinaire de 2015-2016

vendredi 05 février 2016

Protection de la Nation

 

 

M. le président. L’ordre du jour appelle la suite de la discussion du projet de loi constitutionnelle de protection de la Nation (nos 3381, 3451).

 

M. le président. La parole est à M. Jacques Myard.

 

M. Yann Galut. On s’attend à un festival !

 

M. Jacques Myard. Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues et néanmoins amis, après les terribles attentats du mois de novembre, le Président de la République, devant le Parlement réuni en Congrès, nous a annoncé les mesures relatives à la déclaration de l’état d’urgence et à la déchéance de nationalité. Ces annonces nous ont surpris, monsieur le Premier ministre : la Pentecôte, nous sommes-nous dit, a fini par descendre sur l’Élysée. (Sourires.)

 

M. Jean-Yves Le Bouillonnec. Voilà une référence bien laïque ! (Sourires.)

 

M. Jacques Myard. Examinons cependant ces deux questions. J’ai voté la loi relative au prolongement de l’état d’urgence, et je voterai également la prochaine, car j’estime que la menace est toujours là, et qu’il serait irresponsable de ne pas prendre tous les moyens, même administratifs, pour y faire face. Quand j’entends certains gauchistes décadents (Rires), je me dis qu’il faut avoir une sacrée dose d’irresponsabilité pour ne pas regarder les réalités en face.

Doit-on pour autant inscrire l’état d’urgence dans la Constitution ? Le doute est permis, je le concède, même si Son Altesse Sérénissime Édouard Balladur (Rires) avait proposé de le faire. Je suis donc de ceux qui pensent que cette mesure ne mange pas de pain, et qu’elle confortera l’état d’urgence, même si l’économie générale de notre Constitution, avec le Président de la République, chef des armées, et vous-même, monsieur le Premier ministre, qui conduisez l’action du Gouvernement – lequel doit la sécurité à l’ensemble de nos concitoyens –, comporte tous les arguments pour le justifier.

 

M. Jean-Frédéric Poisson. Exact.

 

M. Jacques Myard. Quid de la déchéance de nationalité ? Rien de nouveau sous le soleil sur ce point, on l’a rappelé. La mesure fut inscrite dans plusieurs textes constitutionnels lors de la Révolution, et la Constitution républicaine n’a elle-même rien inventé : jadis, le bannissement perpétuel, hors du Royaume, en était l’équivalent, même si l’on ne parlait pas de « nationalité » pour les sujets – sans compter les sujets de mécontentement... (Sourires.)

 

Aujourd’hui, la déchéance de nationalité figure en deux endroits de notre droit, aux articles 23 et 25 du code civil. Il ne s’agirait, disent certains, que d’un symbole qui ne sert à rien. Mais il est des symboles qui portent en eux la conscience de la nation et scellent son unité. Un symbole de cette nature me semble avoir sa place dans la Constitution.

Les terroristes, Malek Boutih – que je salue – l’a dit avec force, se sont eux-mêmes mis hors la loi nationale. Il est légitime que l’on en tire les conséquences sur le plan juridique.

 

Ce texte serait-il par ailleurs inutile dans la lutte contre le terrorisme ?

 

M. Michel Pouzol. Oui !

 

M. Jacques Myard. Non, cher collègue, vous faites une confusion. Certes, la déchéance de nationalité visée à l’article 25 du code civil deviendra, avec le texte qui nous est soumis, une peine complémentaire : elle sera donc prononcée au terme d’un processus judiciaire qui peut être fort long. Dans ce cas, il est vrai, la mesure peut n’être guère dissuasive. Mais ce serait oublier l’article 23-8, qui permet la déchéance de nationalité par décret, après mise en demeure par le Gouvernement, de tout Français s’engageant, par exemple, dans une armée étrangère. Je suis de ceux qui pensent que l’inscription de la déchéance de nationalité dans la Constitution confortera cet article. Cependant, monsieur le Premier ministre, l’utiliserez-vous ? Toute la question est là ! On peut d’ores et déjà, sur le fondement de l’article 23-8, atteindre directement certains terroristes actuellement sur zone, engagés dans une quasi armée dirigée contre la nation : à ce titre, ils pourraient être déchus de leur nationalité. La mesure serait alors efficace, car elle permettrait d’atteindre directement des centaines de ces olibrius chez qui la barbarie tient lieu de conscience.

 

Nous devons penser à l’aspect juridique des choses. Mais la sécurité, c’est un peu comme l’amour : c’est une affaire d’expérience et de pratique. (Sourires.)

 

M. Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’État. Ne disiez-vous pas que c’était plutôt affaire d’intuition ? (Sourires.)

 

M. Charles de La Verpillière. On a bien fait de venir ! (Sourires.)

 

M. Jacques Myard. De ce point de vue, monsieur le Premier ministre, je vous rappelle qu’une bonne politique étrangère, réaliste, loin des postures, tant au Proche et au Moyen Orient qu’à l’égard de la Russie, serait déjà un premier pas dans la lutte contre le terrorisme.

 

M. Jean-Frédéric Poisson. Ça, c’est vrai.

 

M. Jacques Myard. Ne nous trompons pas d’ennemi. Ce ne sont ni les Russes, ni le régime de Damas qui ont joué aux assassins au Bataclan, c’est l’État islamique. Nous n’avons qu’un seul ennemi, et nous devons en tirer toutes les conclusions qui s’imposent.(Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe Les Républicains.)

Séance publique  : Conventions internationales France / Etats-Unis & Loi Embargo - 28/01/2016

Séances publique: Conventions internationales France/Etats-Unis et Loi Embargo

 

Assemblée nationale XIVe législature

Session ordinaire de 2015-2016

 

Compte rendu intégral

Jeudi 28 janvier 2016

 

Approbation de conventions internationales

 

Bonjour,

 

vous voudrez bien trouver ci-dessous mes interventions sur l'accord de coopération judiciaires avec les Etats- Unis. A ce titre j'ai soulevé la question de l'Accord FATCA qui est totalement assymétrique au profit de l'administration américaine et au détriment de nos concitoyens, cet accord doit être dénoncé et renégocié.

En outre, j'ai demandé lors de la discussion sur la loi embargo la levée des sanctions contre la Russie qui pénalisent l'ensemble de nos intérêts économiques, culturels et diplomatiques.

 

Bonne lecture


1. Accord de coopération avec les États-Unis en matière d’enquêtes judiciaires

 

Discussion d’un projet de loi adopté par le Sénat

 

M. le président. L’ordre du jour appelle la discussion du projet de loi, adopté par le Sénat, autorisant l’approbation de l’accord sous forme d’échange de lettres entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement des États-Unis d’Amérique relatif au renforcement de la coopération en matière d’enquêtes judiciaires en vue de prévenir et de lutter contre la criminalité grave et le terrorisme (nos 2852, 3443).

 

Article unique

 

M. le président. La parole est à M. Jacques Myard, inscrit sur l’article.

 

M. Jacques Myard. Monsieur le secrétaire d’État, tous les orateurs et vous-même avez souligné l’équilibre de cet accord qui a été, comme chacun sait, négocié dans la réciprocité et dans le respect des lois nationales. Vous avez rappelé à l’instant qu’il serait suspendu en cas de manquement.

La réciprocité dans l’ordre international est, à mes yeux, la sagesse même. La respecter est une nécessité. Or tel n’a pas été le cas du fameux accord entre la France et les États-Unis du 14 novembre 2013, accord asymétrique qui a des conséquences désastreuses dans les relations entre nos deux pays.

 

Cet accord, qui avait donné lieu – Mme Guigou pourrait vous le confirmer – à de fortes discussions au sein de la commission des affaires étrangères, a toutefois été ratifié par mimétisme, sous prétexte que certains de nos partenaires européens l’avaient approuvé. Nous avons suivi, ce que je regrette profondément. En effet, cet accord asymétrique, qui est un copier-coller de la loi FATCA – Foreign Account Tax Compliance Act – américaine, place dans les faits les établissements financiers français sous le droit fiscal américain, et ce, sans réciprocité, ce qui n’est pas acceptable, d’autant qu’il a des conséquences désastreuses non seulement pour des Américains qui vivent à Paris mais également pour des résidents français aux États-Unis qui gardent des attaches avec le sol français et qui, notamment, y ont un compte bancaire.

 

C’est ainsi que – vous le savez peut-être – 3 000 expatriés citoyens américains, qui vivent chez nous, ont renoncé à leur nationalité américaine de peur d’être pris en otage par un droit fiscal américain extraterritorial et véritablement hors norme.

 

Monsieur le secrétaire d’État, il convient de corriger cet aspect inacceptable de cet accord en le renégociant totalement ou en prévoyant un protocole qui lui donnera le caractère réciproque qui lui fait actuellement défaut. C’est la raison pour laquelle je profite de l’examen de l’accord de coopération judiciaire en matière de lutte contre le terrorisme, qui me semble parfait – dans un monde imparfait, j’en conviens –, pour affirmer qu’il convient de renégocier l’accord dit « loi FATCA », qui a été très critiqué et qui pose de nombreuses difficultés à nos concitoyens dans les rapports franco-américains, qui devraient être beaucoup plus sereins qu’ils ne le sont.

 

2.Violation des embargos

 

Discussion d’un projet de loi adopté par le Sénat

 

M. le président. L’ordre du jour appelle la discussion du projet de loi, adopté par le Sénat, relatif à la violation des embargos et autres mesures restrictives (nos 732, 3429, 3419).

 

le président. La parole est à M. Jacques Myard.

 

M. Jacques Myard. Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, ce projet de loi, à l’évidence, est de nature à clarifier notre législation. J’en accepte l’augure.

Il prévoit dès le premier article que l’embargo sera décidé par la loi. Est-ce à dire, monsieur le secrétaire d’État, que, dans chaque cas, nous devrons décider, et je m’en réjouirai ? Si l’embargo est décidé par la loi, cela signifie que nous sommes dans le domaine de l’article 34, et toutes les décisions, y compris celles qui seraient prises de manière multilatérale, devraient être sanctionnées par une loi.

 

M. Thierry Mariani. Très bien !

 

M. Jacques Myard. Personnellement, cela ne me gêne pas.

J’entends souvent dire, et cela a été expliqué aussi par le rapporteur, que les embargos, finalement, ce serait une technique de substitution à la guerre et que mieux vaut avoir des embargos que des tensions multiples et variées. Est-ce bien certain ? J’ai rencontré un jour à Washington des représentants d’un certain nombre d’entreprises américaines, qui ont fustigé la politique étrangère américaine comme jamais je ne l’avais entendu même de la part de votre serviteur. C’est tout dire. Ils m’ont dit qu’il y avait plus de soixante-dix embargos américains de par le monde. On arrive à des situations ubuesques, la multiplicité des embargos créant des tensions sans favoriser en quoi que soit la sérénité indispensable dans les relations internationales.

Je voudrais évoquer devant vous le cas de deux embargos, contre la Russie et l’Iran, qui sont des embargos multilatéraux. Ce que l’on constate, c’est qu’ils sont très difficilement modifiables, et on voit bien qu’ils aggravent parfois les tensions internationales plus qu’ils n’amènent à résipiscence un certain nombre d’États. D’ailleurs, croire qu’on va faire plier la Russie par un embargo, cela relève de l’illusion utopique. C’est tout le contraire Quant à l’Iran, je ne suis pas du tout certain que cela l’ait amené à négocier sur le nucléaire. Il est possible aussi que cela ait retardé le dénouement heureux parce que cela a renforcé le camp des durs à Téhéran.

On voit donc très bien que cette histoire d’embargo, ce n’est pas aussi simple qu’on veut bien nous le décrire et qu’il faut se garder d’avoir des certitudes.

 

M. François Loncle. Ça, c’est vrai !

 

M. Jacques Myard. C’est la raison pour laquelle, sans paraphraser Montesquieu, selon lequel il ne faut toucher aux lois que d’une main tremblante, j’ai un conseil à donner à celles et ceux qui dirigent notre politique étrangère, c’est d’utiliser avec une très grande parcimonie cette arme, qui peut se retourner contre nos intérêts, c’est le cas notamment des embargos multilatéraux européens contre la Russie.

Monsieur le secrétaire d’État, nous devons rapidement lever ces embargos, qui sont directement contraires à nos intérêts parce que nous avons suivi de manière aveugle les ultra-européens, qui n’ont vu que leurs relations bilatérales. Nous n’avons pas à nous aligner sur les ultra-européens dans cette affaire. C’est avec prudence qu’il faut utiliser cette technique de l’embargo, qui peut dans un certain nombre de cas se retourner contre notre intérêt.

 

M. Thierry Mariani. Très bien ! C’était modéré !

Questions au gouvernement: Ecoutes de la NSA

Assemblée nationale
XIVe législature
Session ordinaire de 2014-2053
Mercredi 24 juin 2015

Questions au Gouvernement


Écoutes de la NSA

 

M. le président. La parole est à M. Jacques Myard, pour le groupe Les Républicains.

 

M. Jacques Myard. Depuis ce matin, le manège médiatique s’emballe à nouveau à la suite des révélations de WikiLeaks selon lesquelles nos chers amis américains écoutent les présidents de la République, des ministres et même des députés. (« Scandaleux ! » sur de nombreux bancs.) Ce qui prouve d’ailleurs qu’aux yeux de la NSA, les députés valent bien un Président de la République ! (Rires.)

 

Mais s’agit-il vraiment de révélations ? Puisque nous sommes entre nous et que personne ne nous écoute, je dirai qu’il n’y a là de révélations que pour les naïfs, car de Gaulle nous a appris depuis longtemps que les États n’ont pas d’amis.

 

Nous ne vivons pas dans un monde de Bisounours. Nos alliés sont d’abord des concurrents économiques et diplomatiques. Ils ne font aucun cadeau, y compris nos chers partenaires européens. Alors, nos ministres n’ont pas à se répandre sur les téléphones portables et à raconter leur vie. Je dirai même plus. Si, après les nécessaires actions diplomatiques que vous mènerez, monsieur le Premier ministre, pour rappeler fermement à Washington qu’il s’agit là d’écoutes inadmissibles ; si donc nos chers alliés américains jurent, la main sur le cœur, qu’ils ne recommenceront plus, ne les croyez pas, conformément à l’adage de Virgile « Jamais de confiance dans l’alliance avec un puissant » !

 

C’est à nous, et à nous seuls, de défendre nos intérêts, de nous en donner les moyens, de sortir de notre angélisme, de regarder le monde tel qu’il est et non comme le rêvent les euro- et atlantico-béats.

 

Monsieur le Premier ministre, allez-vous enfin poser à plat les relations franco-américaines, certes en matière d’écoute, mais aussi en matière d’application extraterritoriale de leurs lois ?

 

Monsieur le Premier ministre, quelles mesures concrètes allez-vous prendre pour répondre à l’amour pressant que nous portent nos chers alliés américains ?

 

(Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe Les Républicains et quelques bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine.)

 

Questions au gouvernement: Politique française en Syrie

Assemblée nationale
XIVe législature
Session ordinaire de 2014-2015


Première séance du mercredi 17 juin 2015

Questions au Gouvernement


Politique française en Syrie




M. le président. La parole est à M. Jacques Myard, pour le groupe les Républicains.

M. Jacques Myard. D’abord, vous n’avez pas le monopole de la vie associative et nous n’avons pas de leçons à recevoir de vous en matière d’aides, monsieur le ministre de la ville ! (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains et sur quelques bancs du groupe de l’Union des démocrates et indépendants.)

Nous savons que l’Orient est compliqué, monsieur le ministre des affaires étrangères, et il est parfois difficile de lire et comprendre les tenants et aboutissants de l’imbroglio géopolitique et diplomatique qui y règne. Mais il semble aussi difficile de lire et comprendre votre politique étrangère dans cette région explosive ! Vouloir la chute du régime de Damas est une chose mais il faut s’interroger sur les conséquences du changement de régime pour la Syrie, les Syriens et le Liban. Il faut surtout s’interroger sur les alliances que l’on noue à cette fin. Vous présentiez jusqu’à présent l’armée syrienne libre comme la seule force démocratique opposée à Damas. Il est vrai que l’ASL est davantage représentée dans les salons des hôtels internationaux que sur le terrain !

Or depuis quelques semaines, emboîtant le pas aux Américains, à l’Arabie saoudite, au Qatar et à la Turquie, la France a choisi, afin de faire tomber le régime de Damas et lutter contre l’État islamique, de soutenir al-Nosra, mouvement terroriste affilié à Al-Qaïda. Il est vrai que ce mouvement, afin de se refaire une virginité, a changé de nom et s’appelle désormais Jaysh al-Fateh, l’armée de la conquête ! Son chef, Mohamed al-Joulani, affirme sur Al Jazeera qu’il appliquera la charia en Syrie après la victoire. Voilà une annonce qui comblera de joie toutes les minorités religieuses, dont les chrétiens d’Orient ! Hier, une roquette est tombée sur le lycée français où les enfants passaient les épreuves du brevet ! La politique que vous menez, monsieur le ministre, dont l’obsession est de faire tomber Damas, aura pour conséquence d’y installer Al-Qaïda, ce qui traduit à l’évidence une habileté diplomatique consommée ! Quand cesserez-vous de suivre ces génies de la géopolitique que sont les Américains et les Saoudiens qui jouent les apprentis sorciers et mettent le feu au Proche Orient ? (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains et sur quelques bancs du groupe de l’Union des démocrates et indépendants.)


M. le président. La parole est à M. le ministre des affaires étrangères et du développement international.


M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international. Tout d’abord, je vous remercie de votre question qui comme d’habitude est tout en nuances, monsieur le député Myard ! (Rires sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen et sur quelques bancs du groupe écologiste.) Quant au fond, vous professez depuis déjà plusieurs mois qu’il faut soutenir le régime de M. Bachar el-Assad si l’on veut trouver une solution en Syrie. Cela serait d’abord une infamie d’un point de vue moral, comme nous nous en sommes déjà expliqués, car ce n’est pas parce que l’on reçoit des journalistes en costume cravate qu’on élimine le sang qu’on a sur les mains ! (Applaudissements sur quelques bancs des groupes socialiste, républicain et citoyen et écologiste.) Et même si l’on s’en tient à la seule efficacité, il faut bien comprendre que M. Bachar al-Assad et les terroristes que vous évoquez sont l’avers et le revers d’une même médaille.

Il n’y a qu’une solution, la recherche de la paix, et celle-ci passe par une solution politique. Cela signifie d’une part soutenir l’opposition, non pas l’opposition terroriste mais celle qui accepte la présence en Syrie de toutes les communautés, et d’autre part promouvoir une solution unissant l’opposition et certains éléments du régime à l’exclusion de M. Bachar el-Assad. Voilà ce dont nous discutons avec les Arabes, les Américains et aussi les Russes, ce qui devrait vous faire plaisir, monsieur Myard ! C’est la seule façon d’avancer. Vous critiquez la politique de la France mais elle n’a qu’un objectif, rechercher la paix et la recherche de la paix n’est jamais une erreur ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen et sur quelques bancs du groupe écologiste.)


UN COMMENTAIRE S'IMPOSE :

Laurent Fabius se garde bien de répondre sur le fond de ma question , il ne dit mot du soutien apporté à AL NOSRA qui est directement lié à AL QAIDA . Cette politique de soutien est conduite par l'ARABIE SAOUDITE avec le QATAR et le soutien de la TURQUIE ! La position des ETATS-UNIS est ambiguë .

Pour être clair nous accompagnons des mouvements terroristes dont l'objectif est tout simplement le règne de l'intégrisme islamique dans la région ! C'est une faute sans appel que nous allons payer très cher !

Plusieurs députés de gauche partagent ma position !

A suivre !

Très cordialement 

Jacques Myard

ALLOCUTION DE JACQUES MYARD

ALLOCUTION DE JACQUES MYARD
DEPUTE-MAIRE DE MAISONS-LAFFITTE
du 8 MAI 2015


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Deux générations déjà nous séparent de la fin de la deuxième guerre mondiale, un affrontement planétaire qui a conduit l’Europe dans un désastre fratricide.

 

Cinq années de combats terribles ont emporté 70 millions d’hommes et de femmes dans de multiples batailles :

De la bataille de France, des Ardennes, de la forteresse de Liège à Dunkerque, d’El Alamein, de Bir Hakeim, à la formidable campagne d’Italie,

 

Des débarquements de Normandie et de Provence aux combats de Colmar et du Pont de Remagen au nid d’Aigle de Berchtesgaden, nous connaissons le prix que nos pères engagés avec le Général de Gaulle ont payé pour la libération de la France, pour notre liberté.

 

Nous savons ce que nous devons à l’Angleterre de Churchill qui résista seule lors du blitz de Londres. 

 

Nous savons ce que nous devons aux G.I, nos cousins d’Amérique, morts à vingt ans sur les plages de Normandie,

Nous leur devons notre liberté, plus encore, ils nous ont redonné la volonté de reconstruire et de vivre à nouveau sur un rythme de jazz effréné avec un peu de whisky... qui remplaça le cognac à l’eau.

 

Mais nous ne pouvons pas ignorer et oublier le second front européen dont la fureur des combats et le paroxysme des massacres défient la raison du genre humain.

 

Le 22 juin 1941, trois groupes d’armées allemandes, plus de trois millions de soldats, auxquels il faut ajouter peu après 800 000 hommes. Des alliés de l’Allemagne envahissent l’U.R.S.S, c’est l’opération Barbarossa avec 4300 chars, 4400 avions, 47 000 canons.

 

Malgré plus de 80 avertissements transmis par les services de renseignements, Staline ne croyait pas à une attaque.

 

Il pensait qu’Hitler voulait d’abord en finir avec l’Angleterre.

Nombre de généraux et commandants soviétiques étaient alors en villégiature à .... Sotchi !

 

Staline, sidéré, laisse Molotov annoncer à la radio, d’une voix blanche, l’attaque allemande.

 

En 15 jours, les troupes allemandes avancent de 350 Km.

Les Russes sont jetés sur les routes.

 

Vassili Grossman, correspondant de guerre pour l’Etoile rouge, témoigne.

 

« Je pensais savoir ce qu’est une retraite, mais une chose pareille, non seulement je ne l’avais jamais vue, mais je n’en avais pas même l’idée. L’exode ! La Bible ! Les voitures s’avancent sur huit rangées ; en un hurlement déchirant, des dizaines de camions s’extraient en même temps de la boue. Par les champs, sont poussés d’énormes troupeaux de moutons et vaches ; plus loin grincent des charrettes à cheval, des milliers de chariots recouverts de bâches colorées, de contreplaqué, de fer-blanc, avec dedans des réfugiés venant d’Ukraine ; encore plus loin marchent des foules de piétons chargés de sacs, de ballots, de valises. Ce n’est pas un courant, pas un fleuve, c’est le lent mouvement d’un océan qui se déverse, un mouvement qui se fait sur une largeur de plusieurs centaines de mètres à droite et à gauche. De dessous les bâches qui recouvrent les chariots sortent des têtes d’enfants blondes et brunes, les barbes bibliques des vieux Juifs, les fichus des paysannes, les couvre-chefs des grands-pères ukrainiens, des jeunes filles et des femmes aux chevaux noirs. Et quelle sérénité dans leurs yeux, quelle sagesse dans le chagrin, quel sentiment du destin, d’une catastrophe mondiale ! »

 

Dans la poche de Kiev, l’armée rouge perd un demi-million d’hommes.

 

Vassili Grossman note dans ses carnets :

« Se rappeler les villes précises dans lesquelles on a été un jour, c’est comme se rappeler des amis morts ».

 

Léningrad est assiégé dès le 8 septembre 1941, le siège dura 872 jours et ne cessa que le 27 janvier 1944.

1,8 millions d’hommes y périrent.

 

En octobre 1941, les Allemands lancent l’opération Typhon sur Moscou.

 

Heinz Guderian, commandant le 2ème groupe de Panzer bivouaque à Iasnaïa Polania, dans le maison même de l’auteur de « Guerre et Paix », Tolstoï.

 

En décembre, les Russes contre-attaquent avec des troupes fraîches, ramenées d’extrême orient ; les Allemands reculent.

Arrêtés devant Moscou, les forces allemandes reprennent l’offensive à l’été 1942 et franchissent le Don. Elles atteignent la Volga, au cœur du Caucase et menacent Bakou.

 

La bataille de Stalingrad dure du 17 juillet 1942 au 2 février 1943, 200 jours de bataille de rues.

 

Von Paulus qui ne reçoit pas d’Hitler l’ordre de se replier, capitule avec la 6ème armée.

 

La plupart des prisonniers allemands périrent de froid et de faim.


C’est le temps où le soldat russe engagé dans le brasier de Stalingrad, a une espérance de vie de deux jours, alors il chante.

 

« Si tu m’attends, je reviendrai,
Mais attends-moi très fort,
Si tu m’attends, je reviendrai,
En dépit de toutes les morts ».

Simonov


Seule, l’amour d’une femme pour le soldat russe, comme pour tous les soldats de conflit, seule d’amour d’une femme pouvait le maintenir en vie.

 

Puis, c’est la bataille de Koursk, du 5 juillet au 23 août 1943, un formidable affrontement de matériels où s’illustre l’escadrille française Normandie, commandée par Jean Tulasne mort au combat ainsi que son second Albert Lihopff.

 

Le 21 juillet 1944, Staline confère à l’escadrille française le nom de Niemen.

 

De 1943 à 1945, l’escadrille devenue régiment :

Effectue 5240 missions
Livre 869 combats aériens
Abat 273 avions ennemis et
Perd 43 pilotes sur 95.

 

De juin à août 1944, c’est l’opération Bagration. Les soviétiques avancent de 600 Km en 2 mois.

 

Les forces allemandes reculent. La Biélorussie est libérée, les russes approchent de la Prusse orientale.

 

Ils découvrent en Pologne les camps de Majdanek et de Treblinka.

 

Staline interdit alors de séparer les juifs des autres victimes des Nazis.

 

« Ne séparez pas les morts » commande Staline.

 

Les victimes des camps devaient être décrites comme des citoyens soviétiques ou polonais.

 

Début 1945, les Russes ont pour objectif Berlin.

Le 14 avril, Joukov arrive à Seelow avec 9 armées de la Garde.

 

Au sud, Koniev est sur la Neisse avec 7 armées mais Joukov piétine devant les hauteurs de Seelow et perd 30 000 hommes pour percer les lignes allemandes.

 

Le 14 avril, la route de Berlin est ouverte. Le 20 avril, la plupart des dignitaires Nazis en civil quittent Berlin « c’est l’envol des faisans dorés ».

 

Hitler est dans son bunker.

 

Staline en pleine paranoïa fait interroger tous les officiers allemands prisonniers pour savoir s’il existe un plan américain pour s’allier à la Wehrmacht et repousser les soviétiques de Berlin.

 

La guerre froide est déjà en route !

 

Les Allemands résistent toujours.

 

- le 30 avril, Hitler se suicide et le 2 mai, le GénéralWeidling commandant la garnison de Berlin se rend à Tchouikov.

 

Alors vint pour Berlin, le temps des représailles, le temps des pillages, le temps des viols.

 

Winston Churchill n’aurait-il pas lui-même déclaré le 25 octobre 1941 :

« Quand sonnera l’heure de la Libération de l’Europe, ce sera aussi l’heure de la vengeance ».

 

Vassili Grossman note dans ses carnets :

« 2 mai : jour de la capitulation de Berlin. C’est difficile à décrire. La concentration des impressions est monstrueuse.
Du feu, des incendies, de la fumée. Une foule gigantesque de prisonniers. Les visages ont une impression tragique ... ce jour gris, froid et pluvieux est incontestablement celui de la perte de l’Allemagne ».

 

Alors Vassili Grossman, au-delà des peines et des larmes, veut comprendre les raisons de ce terrible holocauste.

 

« C’est en Allemagne, et surtout ici, à Berlin, que nos soldats ont commencé à s’interroger sur la raison pour laquelle les Allemands nous étaient tombés dessus aussi soudainement. En quoi avaient-ils besoin de cette guerre horrible et inique ? Par milliers, les nôtres ont vu désormais les riches fermes de Prusse-Orientale, le haut niveau d’organisation de l’agriculture, les étables en béton, les vastes pièces, les tapis, les armoires pleines de vêtements.


Des milliers de nos soldats ont vu les bonnes routes qui relient les villages, ils ont vu les grands axes allemands de circulation... Nos soldats ont vu dans les banlieues les maisons à étage qui ont l’électricité et le gaz de ville, avec des salles de bains, avec des jardins parfaitement entretenus. Nos hommes ont vu les riches villas de la bourgeoisie berlinoise, le luxe incroyable des châteaux, des propriétés et des hôtels particuliers. Et des milliers de soldats, regardant autour d’eux, répètent cette question pleine de colère : « pourquoi sont-ils venus chez nous ? De quoi avaient-ils besoin ? »

 

Comment ce peuple allemand, si cultivé, qui a donné à l’humanité tant de génies a-t-il pu s’abandonner dans les folies du nazisme ?

 

Ce matin, nous avons honoré la mémoire de 6 aviateurs américains du B-26 abattus par la DCA allemande le 24 juin 1944 à Maisons-Laffitte, ils s’appelaient :

 

S.Neil
D.Price
E.Lindquist
H.Vorhees
J.Crawford
S.Hoover

 

En nommant leurs noms, nous les inscrivons dans notre mémoire collective des hommes combattant pour la liberté, Gloire à ces braves !

 

Mais comment dénommer les 12 millions de soldats russes morts au combat, auxquels il convient d’ajouter près de 15 millions de civils.

 

Comment les appeler par leurs noms, ils reposent souvent dans des fosses collectives.

 

Comme à Treptow où corps entrelacés ils sont 5000 !

Peuple russe, ton destin est tragique, tu as connu des souffrances indicibles.

 

Tu as été une victime expiatoire de ce 20ème siècle mangeur d’hommes, tu as vécu dans ta chair l’agression nazie comme aucun peuple européen,

 

Tu as subi l’inhumanité criminelle du bolchévisme et la tyrannie meurtrière de Staline.

 

Tu célèbres aujourd’hui ta victoire après une guerre patriotique que tu as payé de 27 millions de morts.

 

Peuple russe, j’ai mal à ma France, comment comprendre que les plus hautes autorités de la République ne soient pas présentes à Moscou lors des cérémonies du 70ème anniversaire de la victoire de tous les peuples qui ont tout sacrifié pour abattre le nazisme, l’opprobre du genre humain,

 

Peuple russe au-delà des vaines et mauvaises querelles, comme hier, ton amitié, ton alliance nous sont précieuses pour lutter aujourd’hui contre les terroristes djihadistes, les nouveaux barbares,

 

Peuple russe, tu es toujours un partenaire de l’Europe reconstruite, tu fais partie intégrante de l’équilibre de notre continent réuni.

 

Nous te saluons en fraternité pour écrire ensemble, ce mot simple et chéri,

 

Liberté !

 

Vive nos Alliés d'Amérique et d'Europe,
Vive les Nations d’Europe réconciliées,
Vive la République
Vive la France.

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