MESSAGE
de Jacques MYARD
Membre Honoraire du Parlement
Maire de Maisons-Laffitte
Président du
Cercle Nation et République
Le 26 Janvier 2016
Madame, Monsieur, Chers amis,
J’ai le plaisir de vous informer de la tenue prochaine le 12 février à l’Ecole militaire d’une table ronde organisée par le club Participation et progrès , présidé par mon ami et ancien collègue Pierre Pascallon,
sur l’enjeu : « Faut-il recréer un service militaire ? ».
Vous trouverez ci-dessous le programme de cet événement dont le CNR est partenaire ainsi que le coupon réponse que vous devez retourner impérativement à pierre.pascallon0054@orange.fr d’ici le 31
janvier
si vous souhaitez y participer.
Très cordialement,
Jacques Myard
Membre Honoraire du Parlement
Maire de Maisons-Laffitte
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PROGRAMME
Table ronde
« Faut-il recréer un service militaire ? »
En partenariat avec le Cercle Nation et République
Sous la Présidence du Colonel Jérôme Pellistrandi
Rédacteur en chef Revue Défense Nationale
Lundi 12 Février 2018, à 14 h
Ecole Militaire,
1 place Joffre
75007 Paris
Introduction Générale 14h-14h30
- « La suspension du service militaire actif : le contexte. »
Par le Vice-Amiral d’escadre (2S) Philippe Durteste ; Sous-chef d’Etat-major plan à l’EMA (1993-1995)
- « La suspension du service militaire actif : le vécu »
Par Remi Aufrere-Privel, Président du groupe solidarité (1994-1996), Commission Ministérielle Armées-Jeunesse
I. Partie : 14h30 à 16h – Rétablir le traditionnel service militaire obligatoire d’hier ?
I.1. Avantage à rétablir le service militaire obligatoire d’hier.
- « Le service militaire : but principal et effets secondaires »
Par le Général de Division (CR) Claude Le Borgne, stratégiste.
- « Le service militaire pour recréer une défense opérationnelle du territoire pour faire face aux menaces »
Par Emmanuel Dupuy, Président de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE), Professeur Associé auprès de l’Université de Paris Sud.
- « La service militaire pour faire face à la résurgence de la guerre froide : l’exemple de la suède »
Par le colonel Per Akerblom, Attaché de défense à l’Ambassade de Suède à Paris
I.2. Difficulté à rétablir le service militaire obligatoire d’hier.
- « L’idée de service militaire obligatoire face aux transformations du pacte social »
Par Philippe Moreau Defarges, ancien Diplomate, auteur de « nouvelles relations internationales » (Point- Essais le seuil 2017)
- « Le service militaire obligatoire ne correspond plus à aucune nécessité actuelle »
Par Michele Battesti, historienne, Directrice de Recherche associée au centre Roland Mousnier à l’Université Paris IV
- « Le service militaire obligatoire serait un contre sens historique »
Par Eric Pourcel, Docteur en Droit, officier réserve opérationnel.
II. Partie : 16h- 18h30 – Inventer un nouveau service militaire et civil universel pour demain ?
II. 1. Intérêt d’un nouveau service militaire et civil universel.
- « Le projet de service national universel (SNU) initialement envisagé »
Par Serge Lepeltier Ancien Ministre de l’Ecologie, Ancien Maire de Bourges,
Membre du Groupe Défense du candidat Emmanuel Macron
- « Que doit être -que peut être- le service national universel (SNU) de demain ? »
Par Hervé Drévillon, Professeur d’Histoire Université Paris I Panthéon Sorbonne, Directeur de la recherche Service Historique de la Défense.
- « Pour un nouveau service national universel, apprentissage de la résilience et de la cohésion citoyenne. »
Par Annie Crépin, Maîtresse de conférence honoraire en histoire contemporaine, Auteur de « Histoire de la conscription. » (Gallimard, Folio Histoire 2009.)
- « Le service d’un mois : un besoin majeur de défense militaire et civile »
Par le Général (2S) Etienne Copel, Vice-Président du Haut Comité pour le Défense civile.
II. 2. Perplexité face au nouveau service militaire et civil universel
- « Le service national universel, une réponse adaptée ? »
Par Patrice Buffotot, Directeur de l’observatoire européen de la sécurité et de la Revue Electronique Défense et Stratégie.
- « Le service national universel sera-t-il vraiment un service universel pour la nation ? »
Par le Général (2S) Jean Claude Allard, Directeur de recherche à l’IRIS.
- « S’orienter demain vers un service volontaire de 6 mois fléché vers les jeunes de banlieue en déshérence ».
Par le Général de Division (2S) Éric de la Maisonneuve, Président de la société de Stratégie
Conclusion générale – 18h30 – 19h00
Par le Colonel Jérôme Pellistrandi, Rédacteur en chef Revue Défense Nationale.
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COUPON - REPONSE
Madame ? Mademoiselle ? Monsieur ?
Prénom
NOM :
Date et lieu de naissance : *
( * dans le cadre des nouvelles obligations de sécurité)
Organisme :
Fonction :
Adresse postale :
Adresse Email :
Participera ? Ne participera pas ?
A la table ronde du 12 février 2018
« Faut-il recréer un service militaire ? »
Coupon à retourner au plus tard pour le mercredi 31 janvier 2018 au soir à
pierre.pascallon0054@orange.fr
NB :
- L’inscription est obligatoire pour accéder à l’Ecole militaire
- Il est aussi nécessaire que vous vous munissiez d’une pièce d’identité ce jour-là
- Toute personne non inscrite, avant le 31 janvier ne pourra pas accéder à l’Ecole militaire.
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MESSAGE
de Jacques MYARD
Maire de Maisons-Laffitte
Membre Honoraire du Parlement
Président du Cercle Nation et République
Le 9 NOVEMBRE 2017
Bonjour,
je vous prie de trouver ci-après une invitation de notre ami Pierre Pascallon qui peut vous intéresser
Bien lui répondre dans le cas où vous souhaitez participer à ce colloque
Son adresse courriel est
Pierre.pascallon0054@orange.fr
CORDIALEMENT
JACQUES MYARD
Le 26 octobre 2017,
Madame, Monsieur,
Je m’autorise à venir vous faire part de notre prochaine table ronde à l’Ecole Militaire le lundi 20 novembre 2017 à 14h autour de l’interrogation :
« Faut-il recréer un service militaire ? »
Vous voudrez bien trouver ci-joint le programme de cette après-midi.
Je n’ai pas besoin de vous souligner l’intérêt et l’actualité d’une réflexion sur ce sujet – avec les meilleurs spécialistes de ces questions – à l’heure où les Pouvoirs Publics souhaitent avancer et concrétiser leur projet de « service national universel » (SNU).
Merci de nous assurer de votre présence en nous renvoyant impérativement ce coupon réponse ci-joint avant le mercredi 15 septembre au soir.
Il vous sera impossible d’accéder à la table ronde si nous n’êtes pas inscrit(e).
Bien sincèrement et respectueusement.
Pierre Pascallon
Président du Club Participation et Progrès.
Coupon Réponse
Madame ? Mademoiselle ? Monsieur ?
Prénom
NOM :
Date et lieu de naissance : *
( * dans le cadre des nouvelles obligations de sécurité)
Organisme :
Fonction :
Adresse postale :
Adresse Email :
Participera ? Ne participera pas ?
A la table ronde du 20 novembre 2017
« Faut-il recréer un service militaire ? »
Merci de répondre IMPERATIVEMENT AVANT LE 15 NOVEMBRE
À L’ADRESSE COURRIEL SUIVANT
Pierre.pascallon0054@orange.fr
Programme
Table ronde
« Faut-il recréer un service militaire ? »
Sous la Présidence du colonel Jérôme Pellistrandi
Rédacteur en chef Revue Défense Nationale
Lundi 20 Novembre 2017
à 14 h
Ecole Militaire,
1 place Joffre
75007 Paris
1 Partie : 14h à 16h – Rétablir le traditionnel service militaire obligatoire d’hier
I.1. Avantage à rétablir le service militaire obligatoire d’hier.
- « Le service militaire : but principal et effets secondaires »
Par le Général de Division (CR) Claude Le Borgne, stratégiste.
- « Le service militaire pour recréer une défense opérationnelle du territoire pour faire faces aux menaces »
Par Emmanuel Dupuy, Président de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE), Professeur Associé auprès de l’Université de Paris Sud.
I.2. Difficulté à rétablir le service militaire obligatoire d’hier.
- « L’idée de service militaire obligatoire face aux transformations du pacte social »
Par Philippe Moreau Defarges, ancien Diplomate, auteur de « nouvelles relations internationales » (Point- Essais le seuil 2017)
- « Le service militaire obligatoire ne correspond plus à aucune nécessité actuelle »
Par Michele Batttesti, historienne, Directrice de Recherche associée au centre Roland Mousnier à l’Université Paris IV
- « Le service militaire obligatoire serait un contre sens historique »
Par Eric Pourcel, Docteur en Droit, officier réserve opérationnel.
II. Partie : 16h- 19h – Inventer un nouveau service militaire et civil universel pour demain.
II. 1. Intérêt d’un nouveau service militaire et civil universel.
- « Service National et Universel : quels enjeux ? »
Par le Général de Corps d’Armée (2S) par Alain Bouquin, ancien Inspecteur de l’Armée de Terre.
- « Le projet de service militaire et civil national, une chance pour la France ? »
par Michel Goya ancien Colonel des troupes de Marines, Historien.
- « Pour un nouveau service national universel, apprentissage de la résidence et de la cohésion citoyenne. »
Par Annie Crépin, Maitresse de conférence honoraire en histoire contemporaine, Auteur de « Histoire de conscription. » (Gallimard, Folio Histoire 2009.)
- « Le service d’un mois : un besoin majeur de défense militaire et civile »
Par le Général (2S) Etienne Copel, Vice-Président du Haut Comité pour le Défense civile.
II. 2. Perplexité face au nouveau service militaire et civil universel
- « Le service national universel en projet sera-t-il efficace ? »
par Patrice Buffotot, Directeur de l’observatoire européen de sécurité et de la Revue Electronique Défense et Stratégie
« Impliquer l’institution militaire dans un nouveau service national est une fausse bonne idée. » - par le Général d’Armée (2S) Jean Marie Faugère, ancien Inspecteur Général des Armées, ancien Président de l’association G2S, enseignant vacataire à Sciences-Po Paris.
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Le 9 Octobre 2017
Intervention de Jacques Myard
Maire de Maisons-Laffitte
Membre Honoraire du Parlement
President du Cercle Nation et République
Au COLLOQUE organisé par Pierre Pascallon , Président du Club Participation et Progrès à l'Ecole Militaire le
25 septembre 2017
" Que faire pour rendre le renseignement plus efficace encore dans la lutte contre le terrorisme ? "
Intervention de Jacques Myard : « Le terrorisme, un défi de société »
Pierre Pascallon a souhaité que je traite la question suivante :
"La police de proximité est elle un atout pour lutter contre le terrorisme ?"
Comme le disait le camarade Marchais, c'est la question mais voici ma réponse!
La lutte contre le terrorisme exige une réponse globale et surtout une connaissance de l'Islam qui dépasse largement la question posée sur la police de proximité.
Conseiller des Affaires Etrangères, membre de la commission des Affaires Etrangères et de la Commission aux Affaires Européennes pendant cinq mandats à l’Assemblée nationale, membre de la Délégation parlementaire sur le Renseignement depuis sa création, je me suis toujours fortement intéressé à l’Islam. En 1995, j’ai rédigé un rapport sur les défis en Méditerranée : les dérives de l’islam étaient déjà d’actualité.
Je ne changerai pas une virgule à ce que j’ai écrit alors. Le profil des terroristes que nous avions essayé d’établir n’était pas celui de quelques « paumés », délinquants en tout genre, mais celui de personnes dotées d’une formation, ingénieurs par exemple, souvent en informatique, embrigadées dans un intégrisme forcené, et désireuses d’appliquer à la société les certitudes scientifiques dont elles étaient pétries.
Avant toutes choses, je tiens à rendre un hommage appuyé à nos agents du renseignement dont l’engagement est total et qui exercent leurs missions dans le cadre d’une politique publique indispensable aux prises de décisions du gouvernement de la République qui doit être en mesure d’être au fait des enjeux géostratégiques et des menaces à l’encontre de la France. En un mot, nos agents qui paient malheureusement un lourd tribu ne sont pas des barbouzes mais bien des serviteurs de l’intérêt général républicain.
Les intervenants précédents l’ont déjà dit, il faut connaître l’ennemi, le nommer, pour mieux le combattre.
C’est la raison pour laquelle je vous donne un premier conseil : apprendre l’arabe sera plus utile que le globish aliénant. Il ne s’agit pas là d’une boutade mais d’un principe fondamental.
La France a eu de très grands arabisants, spécialistes de l’Islam. Hélas , pour de multiples raisons auxquelles participe la fascination pour le monde anglo-saxon, nombre de nos diplomates n’ont eu de cesse de vouloir faire carrière à Bruxelles ou à New York, méprisant cette civilisation que travaillent de multiples frustrations politique, religieuse, culturelle. La paix se joue sur notre flanc sud, ne l’oublions pas !
Il est donc impératif que nous investissions à nouveau dans le monde de l’Islam et cet investissement est d’abord un investissement intellectuel.
Membre des commissions d’enquête de l’Assemblée nationale sur le financement du terrorisme ou sur les individus et filières djihadistes, j’ai participé également aux trois commissions d’enquête parlementaires sur les sectes.
On ne peut s’empêcher de tisser un parallèle entre le phénomène sectaire et les dérives intégristes islamiques. Comme certaines sectes, la Scientologie ou le Temple solaire, les intégristes islamiques propagent une vision eschatologique du monde. L’adepte de la secte est prêt à tous les sacrifices au nom d’une vision eschatologique, incompréhensible pour des esprits rationnels.
A titre d’exemple, lors d’une audition d’anciens membres de sectes, une adepte de l’Eglise de la scientologie affirmait avoir signé un contrat de travail avec cette Eglise pour plusieurs centaines d’années... comprenne qui pourra !
Alors comment lutter ?
Des auditions des commissions d’enquête à celles de la Délégation parlementaire au renseignement, sans en dévoiler les secrets, j’ai appris que la lutte contre le terrorisme n’est plus simplement une question de police et renseignement, c’est un problème de société, un défi de société.
Ce combat politique culturel commence dès l’école maternelle et doit être poursuivi en permanence. Ce travail passe notamment, de mon point de vue, par l’enseignement du doute afin de combattre les certitudes intégristes rabâchées à longueur de temps par de véritables gourous.
Je cite souvent ce proverbe indien, qui a une résonance actuelle centrale et qui devrait guider tout citoyen lucide :« Suis celui qui cherche la vérité, fuis celui qui l’a trouvée ».
J’insiste sur un point majeur, l’Islam intégriste et les intégristes ne veulent pas le pouvoir, c’est-à-dire contrôler le gouvernement d’un pays et notamment des pays musulmans, ce qu’ils veulent c’est contrôler la société,en y imposant leurs lois, leurs conceptions de la société et la charia.
Ce phénomène commence à se développer dans certains quartiers de nos villes perdus par la République. Ces quartiers sont abandonnés au nom d’un laxisme et d’une prétendue liberté individuelle qui résulte de la fin de comète soixante-huitarde, ce qui conduit à des tensions aujourd’hui, à des difficultés sérieuses, voire des affrontements demain.
Je constate que les derniers attentats commis en France, comme en Allemagne, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis - ces derniers abritent la bagatelle de 16 agences de renseignement et une 17ème pour tout coordonner – l’ont été par des individus non connus des services de police et du renseignement et radicalisés en l’espace de quelques semaines avant de passer à l’acte. Nice, Londres, Berlin sont des attentats perpétrés par des terroristes qui ont échappé aux radars de la détection.
Toutefois, on peut avoir de la chance ! Lorsque des douaniers contrôlent, dans une opération de routine, un bus à Marseille en provenance de Belgique pour rechercher de la drogue, ils découvrent par hasard un individu qui s’apprête à commettre des attentats, en possession d’armes telles que des kalachnikov. A Clichy-la-Garenne, le plombier est intrigué par du matériel et des substances tout-à-fait inusuels dans un appartement, il alerte les services de police et on découvre un réseau qui préparait des explosifs, bon réflexe !
Ces deux exemples montrent que pour éviter le pire, un simple indice, même faible, doit être rapporté afin d’être contrôlé.
On est bien au-delà des services de la police de proximité.
Nous sommes tous des victimes potentiels, devenons tous des acteurs de notre sécurité ; sans tomber dans la schizophrénie permanente, ni renouer avec les techniques de l’îlotage consistant à rapporter les faits et gestes de toute la population. Nous devons savoir que la lutte contre le terrorisme dépasse le cadre de la police et du renseignement, c’est un enjeu pour tous, pour chacun d’entre nous.
On disait jadis qu’un Anglais, quel qu’il soit, était un agent de renseignement de sa Majesté. Aujourd’hui plus que jamais, nous devons prendre conscience que chacun d’entre nous a une mission à mener, un rôle à jouer contre des terroristes islamiques décidés à ne nous faire aucun cadeau !
Je vous remercie.
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Audition de Philippe Selz,
ancien Ambassadeur
« Qu’est-ce que le métier diplomatique ? »
Le Président
Jacques Myard
Député des Yvelines
Paris, le 20 avril 2016
Cher(e) Ami(e),
J’ai le plaisir de vous convier à l’audition de :
Directeur de l'oeuvre d'Orient
Mercredi 11 mai 2016 à 18h00
Salle 1 -3 rue Aristide Briand- 75007 Paris
Je vous remercie de vous inscrire en ligne en cliquant sur le lien suivant: https://docs.google.com/forms/d/1FRGJ2e0r3Ap5c4wg2pno66akO7svpjrMxZ_Va2LPb_I/viewform, de renseigner précisément et obligatoirement les rubriques - Nom, prénom, date et lieu de naissance -et ce impérativement avant le 29 avril.
Je vous prie d’agréer, Cher(e) Ami(e), l'expression de mes sentiments très cordiaux.
Jacques MYARD
*Vérification des pièces d’identité à l’accueil
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Le Président
Jacques Myard
Député des Yvelines
Paris, le 08 mars 2016
Cher(e) Ami(e),
J’ai le plaisir de vous convier à l’audition de :
Député les Républicains
Mercredi 23 mars 2016 à 18h00
Salle 1 -3 rue Aristide Briand- 75007 Paris
Audition du CNR du 10 février 2015 de Monsieur Marcel MONIN, Maître de conférence
Audition du CNR du 16 décembre 2015 de Monsieur Jean-François Auzolle
« Réchauffement
climatique, échauffement médiatique,
où est la vérité ? Le débat reste ouvert »
Thomas Flichy
de La Neuville
Université de Paris IV - Sorbonne
Même si elle revêt une importance fondamentale, la question nucléaire iranienne a fini par nous faire oublier que la puissance d’un Etat ne se jaugeait pas uniquement en termes de dissuasion. Ceci est particulièrement vrai pour l’Iran, centre géopolitique plurimillénaire vers lequel la politique étrangère française devrait se tourner, maintenant que des garanties nucléaires suffisantes ont été obtenues et avant que d’autres puissances ne lui proposent un partenariat exclusif. Mon exposé se déroulera en trois points. Je montrerai que l’Iran constitue un nœud géopolitique depuis la plus haute antiquité, que nous pouvons puiser dans notre propre culture des clés de compréhension de ce pays lointain, et que ce dernier est essentiel à la stabilisation du Moyen-Orient.
L’IRAN CONSTITUE UN NŒUD GÉOPOLITIQUE DE PREMIER ORDRE
L’on peut légitimement s’interroger sur les raisons qui placent aujourd’hui l’Iran au centre de l’attention internationale. La raison en est simple : de par sa situation géopolitique, l’Iran touche
au cœur même des intérêts des grandes puissances. Il constitue la clef singulière sans laquelle aucune hégémonie ne saurait se perpétuer
durablement.
Les grands conquérants ne s’y sont d’ailleurs pas trompés
Alexandre le Grand met toute son énergie à abattre l’empire Perse et y parvient. Rome se contente de contenir les redoutables Parthes sans parvenir à les dompter. Gengis Khan annexe la Perse à son Empire gigantesque. Napoléon, quant à lui, envoie une mission diplomatique en Perse afin de prendre la Russie à revers. Quant à l’activisme des agents allemands en Iran pendant la seconde guerre mondiale, celui-ci n’est évidemment pas dû au hasard : leur action aurait dû permettre de faciliter la seconde offensive de la Wehrmacht sur les puits de pétrole de la Caspienne au nord et celle de l’Afrikakorps vers le golfe Persique au sud : si les verrous de Stalingrad et de Singapour sautent, alors les divisions blindées allemandes se rueront vers l’Iran alors que les croiseurs japonais feront leur apparition dans le golfe Persique. La puissance persane est une vieille question qui fascine les Français depuis le XVIIe siècle. A la cour de Louis XIV, la Perse, de par l’ancienneté et le prestige de ses institutions, est considérée comme le miroir oriental de la France. En Iran, l’image de la France est associée à celle de la culture depuis les fouilles de Suse. En tant que puissance, l’Iran se pense en partie par rapport à la France. Il ne fait d’ailleurs nul doute que l’exemple du général de Gaulle, ayant fondé l’indépendance militaire française sur la dissuasion nucléaire afin de garantir le territoire national contre l’humiliation d’une nouvelle défaite, n’ait exercé une influence certaine sur les élites iraniennes. Tout comme la France, l’Iran se présente comme une exception culturelle ; tout comme elle, ce pays aspire à l’indépendance.
Pourquoi l’Iran constitue t’il un nœud géopolitique majeur ?
Prises dans l’ordre chronologique, les raisons en sont commerciales, énergétiques et militaires. L’Iran se présenteen premier lieu comme une plaque tournante commerciale idéalement située entre l’Occident et la Chine. La position géographique de l’empire parthe, situé entre l’empire romain et la Chine lui donne très vite une position d’intermédiaire. Aujourd’hui, les sanctions internationales empêchent l’Iran de jouer son rôle traditionnel d’intermédiation commerciale : l’Amérique s’est substituée à Rome. En second lieu, l’Iran détient les clefs de l’approvisionnement des pays occidentaux – mais aussi de la Chine et de l’Inde – en pétrole et en gaz naturel. Quatrième producteur de pétrole au monde et deuxième exportateur de l’OPEP, l’Iran dispose de la deuxième plus grande réserve en gaz naturel, après la Russie, et en est le sixième producteur. Au-delà de ses réserves propres, l'Iran est idéalement placé entre les deux principaux bassins mondiaux d’hydrocarbures que constituent le golfe Persique et la mer Caspienne. Reliant ces deux foyers par ses pipe-lines, l’Iran a été propulsé au centre géopolitique du monde. Toutefois, plus le temps passe, plus ce foyer énergétique perd en importance aux yeux des États-Unis en raison de l’exploitation de leur propre gaz de schiste. L’Iran se présente, en troisième lieu, comme la clef des paix irakienne, syrienne et yéménite.
Quels sont les atouts géopolitiques de l’Iran ?
Sa force principale réside dans sa créativité. Or celle-ci estintimement liée à l’existence d’un ancien foyer poétique. La poésie n’a jamais été envisagée, sous un angle géoculturel, comme l’un des indices de vitalité des civilisations. Aussi ne faut-il pas s’étonner que l’incompréhension pour la poésie soit l’apanage des civilisations agonisantes. Celles-ci ont fait de la poésie un objet de dissection par le truchement barbare de la critique littéraire. En Iran la vitalité poétique a permis de résister à l’arabisation. De fait, grâce à sa forte culture littéraire, le persan sera l’une des rares langues à ne pas être balayée par l’arabe, même s’il lui emprunte beaucoup. La poésie permet aujourd’hui à l’Iran de résister à l’action d’une mondialisation niveleuse. Beaucoup plus que le nucléaire, c’est la créativité iranienne qui fait peur. Or l’innovation a été beaucoup moins bridée par le chiisme que le sunnisme. Cette peur est particulièrement forte en Israël, foyer poétique et créatif concurrent. Fort de son identité, l’Iran entretient un rêve de puissance. Il souhaite retrouver son indépendance engloutie au VIIe siècle après J.-C. et retourner la situation en se faisant le leader du monde musulman. L’Iran se conçoit en effet comme la tête pensante du monde islamiqueet il faut bien reconnaître que son apport a été d’une richesse exceptionnelle aussi bien d’un point de vue philosophique, littéraire que scientifique. Dans cette quête pour le leadership régional, l’Iran a de sérieux concurrents. Il s’agit essentiellement de l’Arabie saoudite et de la Turquie. La relation avec Israël, quant à elle, est plus complexe qu’il n’y paraît. La communauté juive la plus ancienne et la plus nombreuse du Moyen-Orient est celle d’Iran. Malgré les tensions militaires du moment, l’on ne saurait oublier que la Perse et Israël constituent deux alliés historiques.
Quelles sont les limites de la puissance iranienne ?
La première est d’ordre psychologique : il y a près de mille trois cents ans que l’Iran n’a été en véritable position d’indépendance stratégique. Certes, la mémoire de l’empire perse a été soigneusement entretenue mais l’on ne peut vivre éternellement dans les songes. Pendant mille ans, l’Iran a été soumis à des envahisseurs étrangers. Les conséquences ont été considérables pour les élites, forcées de mettre au point des modes de négociation sophistiqués afin d’assurer leur survie politique. Avec la succession des invasions, les Iraniens ont fini par considérer leur pays comme la victime récurrente des conspirations étrangères. Or, le salut ne saurait venir que de l’intérieur : depuis l’échec éclatant des noces de Suse et l’effondrement politique occasionné par la conquête arabe du VIIe siècle, le métissage est perçu en Iran comme le signe avant-coureur d’un affaiblissement. La seconde limite à la puissance iranienne est d’ordre démographique : initiée du temps du dernier Shah, l’effondrement des naissances, signe visible d’un déclin, rend illusoire l’exercice à terme de l’influence. Faute de redressement démographique, l’Iran devra céder des positions à des civilisations plus vives, qu’il s’agisse de l’Arabie saoudite ou de la Turquie. La troisième limite est maritime : pour tirer pleinement avantage de sa situation géopolitique, l’Iran doit investir les mers proches.Au cours de l’Antiquité, la Perse achéménide s’est résolument tournée vers les espaces maritimes proches par l’entremise de peuples navigateurs comme les Phéniciens, les Grecs ou les Arabes. Les siècles de domination étrangère, figeant les progrès technologiques sur mer, ont toutefois rendu vaine toute aventure maritime entre le VIIe et le XVIIe siècle. Aujourd’hui, la puissance régionale montante qu’est l’Iran s’est enfermée dans l’option nucléaire au lieu de faire le choix résolu de la mer. Or, l’investissement maritime est d’autant plus important pour l’Iran que la mer Caspienne et le golfe Persique représentent aujourd’hui les plus grands réservoirs en hydrocarbures de la planète. Seule la maîtrise de ces riches espaces maritimes permettra à l’Iran d’accéder un jour au rang de puissance régionale. Aujourd’hui, l’Iran a renoué avec la mer, la marine de guerre bénéficiant de budgets importants. Toutefois, sa stratégie navale reste asymétrique et défensive.
INVASIONS ET RÉVOLUTIONS, DEUX CLEF POUR COMPRENDRE L’IRAN
Le souvenir des invasions
La distance qui sépare les cultures française et iranienne s’explique en grande partie par la fracture des invasions : à partir du milieu du VIIe siècle, l’Iran est le théâtre d’une longue série d’invasions qui se perpétuent jusqu’à la fin du Moyen-âge. Celles-ci ne se contentent pas de mettre fin à un Empire millénaire, elles décapitent ses élites, bouleversent son système administratif et passent son droit au tamis de l’Islam. Avant la conquête du VIIe siècle, la parenté entre les cultures romaine et sassanide est réelle. A Rome, comme en Perse, l’Empereur est source de droit comme peut l’être l’aristocratie militaire, alors que les contrats conclus par les marchands sont soigneusement encadrés par le droit. Il existe également une réelle proximité dans la mesure du temps : à la prescription romaine répond une procédure sassanide encadrée par de stricts délais. Dans ces deux cultures, la sacralité de la loi et le caractère contraignant des conventions signées entre les particuliers l’emportent sur les relations interpersonnelles. Même si ces cultures attachent de l’importance à la pratique des cadeaux, la corruption y est sévèrement condamnée. Les écrits très élaborés de l’époque sassanide insistent sur l’exigence de vérité, apanage d’un Roi qui ne ment pas et auquel ses sujets peuvent faire confiance. Ce souci de transparence se reflète dans la bonne foi romaine. Ces deux civilisations partagent enfin une culture commune du rayonnement, la loi du Roi des Rois, comme celle de l’Empereur étant destinée à être gravée dans la pierre jusqu’aux extrémités de la terre. Ainsi, malgré la distance et parfois l’animosité qui les séparent, les civilisations romaine et sassanide sont apparentées et ce, jusqu’aux invasions qui les détruisent de part et d’autre. Au Moyen-âge, les invasions successives qui déferlent sur l’Iran se traduisent par une véritable fracture. L’aristocratie militaire, discréditée en Perse par les invasions qu’elle n’a su empêcher, conserve en France le prestige de la négociation au service de l’Eglise. La culture marchande, fortement valorisée par l’Islam demeure très encadrée en France. Le rapport des hommes au temps se modifie de façon substantielle : alors que la culture romaine des délais contraints est consolidée en France par un christianisme encourageant chacun à faire son salut dans un temps limité, la Perse met au point une savante culture de l’inertie s’enracinant à la fois dans l’esprit de résistance aux conquérants étrangers et dans le fatalisme. En Perse, la loi du Roi s’efface au bénéfice des liens interpersonnels. Au même moment, la distinction opérée par l’Eglise entre loi divine et loi humaine permet une renaissance du droit. L’Islam, qui institutionnalise le don aux pauvres et honore les marchandsne fait pas de la lutte contre la corruption l’une de ses priorités. En France, en revanche, l’Eglise brise la logique archaïque du contre-don et s’appuie sur un Etat en pleine renaissance pour lutter contre la corruption. Les clercs occidentaux se font les défenseurs de la clarté alors même qu’une culture de la dissimulation se développe en Perse sous l’influence d’un islam tolérant à l’égard des demi-vérités. Enfin, alors que l’Occident chrétien refuse obstinément une logique d’enfermement, la Perse répond au déferlement des envahisseurs par l’obsession du complot qui se perpétue jusqu’à l’époque contemporaine. Après les premières invasions, la distance est donc grandissante entre une culture romaine sauvée de la destruction par les clercs et la régression culturelle qui accompagne la déliquescence de l’Etat en Perse.
La fracture révolutionnaire française
Malgré la rupture ancienne générée par un millénaire d’invasions en Perse, une conjonction assez frappante se produit entre les cultures française et safavide de la négociation à partir du XVIe siècle. A partir de la Renaissance en effet, la civilisation de la France féodale connaît un bouleversement majeur. Parallèlement à la révolution militaire du XVIIe siècle qui bouleverse l’armement, la stratégie et à terme les hiérarchies sociales, laculture militaire de la négociation recule au profit d’une civilisation beaucoup plus commerçante et raffinée. La culture de la négociation marchande, née en Italie du nord et en Flandres se transmet à l’Europe entière grâce aux relais bancaires qui se multiplient. Même si elle oppose une résistance certaine à la culture mercantile des républiques marchandes, et ce jusqu’au XVIIIe siècle, la France est touchée par l’essor de la négociation commerciale. Sous l’influence italienne, la France est simultanément gagnée par une sophistication croissante des arts, des lettres et des manières qui retentit sur l’ensemble des négociations. Même les pourparlers préparatoires à la guerre sont marqués par des échanges de politesses. Sous la double conjonction de l’essor de l’esprit commerçant et du raffinement des manières, la France, rompant avec l’héritage de la négociation médiévale, s’est insensiblement rapprochée de la Perse. Le rapprochement des deux cultures de la négociation est d’autant plus frappant qu’il prend appui sur deux cultures institutionnelles finalement assez proches. La France, comme la Perse sont marqués par l’existence d’un clergé très structuré appuyant l’Etat dans sa quête d’indépendance. Qu’il soit gallican ou chiite, celui-ci joue un rôle majeur dans l’administration, fournissant un personnel qualifié à un Etat en quête de cadres compétents. Ce clergé dispose de ses propres tribunaux appliquant un droit écrit et religieux dont il assure l’interprétation. Celui-ci dispose également d’une partie de l’appareil judiciaire. D’autre part, l’époque moderne est marquée en Perse comme en France, par un renouveau de l’Etat qui se traduit par un perfectionnement de la machine administrative et fiscale. Celui-ci a pour conséquence une superposition des institutions : les Etats sont, en effet, infiniment respectueux d’un passé dans lequel ils puisent une partie de leur légitimité. Dans la Perse safavide, même les réformes institutionnelles les plus innovantes prétendent s’enraciner dans une continuité juridique garantie par le Roi. La Renaissance française est marquée par un éloge de la conversation de cour et un renouveau de la rhétorique judiciaire. Cette nouvelle culture est en phase avec une volubilité persane inhérente à la civilisation safavide. De même, la culture littéraire très prononcée des juristes safavides reposant sur l’interprétation subtile des textes trouve un écho dans une esthétique baroque goûtant l’illusion comme la métaphore. Enfin la culture ancienne du ta’arof ne surprend guère les magistrats ou ambassadeurs conditionnés par l’étiquette de cour. Pour les cultures française et persane, l’âge moderne est à l’évidence celui de la proximité. La révolution de 1789 constitue le point de départ d’un éloignement culturel et juridique entre la France et la Perse.
LA CULTURE DÉFENSIVE DE L’IRAN
Une culture religieuse de la défaite terrestre
L’Islam chiite repose sur le sacrifice volontaire et sanglant d’Hossein à Karbala en 680 ap. J.-C. face aux armées du calife omeyyade Yazid. Dans la religion populaire, Hossein est moins mort pour assurer la victoire terrestre de la religion chiite, que pour gagner à ses fidèles le salut éternel en obtenant de Dieu, en échange de ses souffrances, le pouvoir d’intercession suprême au jour du grand jugement. De longs poèmes autrefois lus dans les cérémonies narraient en détail comment, dès avant la création du monde, Dieu aurait formé les Imams à partir de sa propre lumière, puis les aurait rassemblés, demandant que l’un d’eux accepte de se sacrifier pour permettre au monde d’être, et aux hommes de trouver le salut. Seul Hossein aurait eu le courage d’assumer l’exigence divine, acceptant de donner sa propre vie et celle de sa famille, qui sera massacrée avec lui à Karbala. Les mêmes récits expliquaient ensuite comment, sur le champ de bataille, Hossein se laissa de lui-même mettre à mort pour respecter le pacte divin qu’il avait conclu au début des temps et qu’était venu lui rappeler l’ange Gabriel. Pétri de ces récits,le chiisme accorde une place très importante aux rituels de deuil. Ces derniers ont lieu surtout durant le mois musulman de muharram et comprennent des lamentations sur le sort des Imams, plaintives mélopées chantées par les clercs auxquelles répondent les pleurs et les soupirs des fidèles. Celles-ci sont accompagnées de séances dites de flagellation, où les hommes se frappent régulièrement la poitrine. Le chiisme est ainsi fondé sur un sacrifice librement consenti. Ce messianisme s’accompagne d’un culte des saints. En effet, c’est d’abord l’intercession des Imams le jour du Jugement dernier qui permettra aux fidèles d’échapper aux flammes de l’enfer malgré le poids de leurs péchés. Plus encore, les Imams représentent dès ce bas monde, des guides et des protecteurs invisibles mais bienveillants, attentifs aux souffrances et aux demandes de leurs fidèles. Ils font donc l’objet d’un culte populaire foisonnant : pèlerinages, prières, offrandes de nourriture votive constituent le quotidien du fidèle chiite iranien. Ce culte est lui-même marqué par le sceau de l’amour et du deuil. Cette culture de la défaite a d’ailleurs subverti l’idéal préislamique de chevalerie, oujavanmardi. Dans les romans de chevalerie persane, leJavanmardom défend le faible sans regarder le risque qu’il encourt. Toutefois, l’idéal de javanmardi a été transformé par la spiritualité chiite sous la forme d’une chevalerie mysique de la foi. Cette chevalerie mystique est au coeur du shi‘isme iranien. Les pahlavan, champions héroïques qui incarnaient jadis la force physique, sont devenus des mystiques.
Un nouvel empire mongol ?
À l’évidence, l’Iran, la Chine comme la Russie se présentent comme trois pôles de résistance à la mondialisation océanique. Le rapprochement entre ces vieilles civilisations signe-t-il pour autant la naissance d’un nouvel empire mongol au cœur de l’Asie centrale ? Pour de multiples raisons, la Chine, l’Iran et la Russie ne risquent guère de reconstituer l’antique empire mongol qui les a fédérés hier. A l’inverse du XIIIe siècle, ces trois civilisations encerclent en effet aujourd'hui comme une île la civilisation turque qui les rassemblait jadis : la Chine poursuit sa politique de confinement des minorités turcophones au Xinjiang, la Russie a du mal à contrôler les peuples altaïques du Caucase. L’Iran, de son côté voit en la Turquie une puissance régionale rivale. En second lieu, ces trois pays souffrent d’une faiblesse démographique structurelle qui les empêchera d’exercer la puissance à long terme. Malgré ces faiblesses, ces États peuvent puiser dans leurs cultures une exceptionnelle capacité d’innovation. L’empire mongol pourrait par conséquent renaître aujourd’hui sous la forme d’une alliance très pragmatique entre trois puissances ayant intérêt à se prêter mutuellement appui. La cristallisation d’une telle alliance est la hantise des États-Unis dont le jeu consiste précisément à maintenir ces États divisés. Malgré ces tentatives, une alliance est née. En 2001, la Chine et la Russie fondent l’organisation de coopération de Shanghai dont l’un des objectifs principaux consiste à contrer l’influence américaine en Asie centrale. Le Tadjikistan fait partie des membres fondateurs. Il est rejoint par l’Iran en 2005 puis l’Afghanistan en 2012. Cela signifie que l’ensemble du monde persanophone fait désormais partie dans l’alliance. Rassemblant 1,5 milliards d’habitants sur 26 millions de kilomètres carrés, l’organisation de coopération de Shanghai dispose de 50 % de l’uranium et de 40 % du charbon mondial. C’est dans ce cadre qu’ont été menées des manœuvres militaires communes ainsi que des échanges dans le domaine de la médecine et des nanotechnologies. Cette collusion entre l’Iran, la Chine et la Russie reste toutefois discrète pour des raisons propres à leurs cultures réciproques. Celle-ci ne transparait finalement qu’au détour de conflits périphériques comme ceux de Syrie ou de Corée du nord.
Le souvenir de l’empire achéménide
L’Empire Sassanide s’appuyait jadis sur trois espaces stratégiques : la plaine irakienne, la façade maritime syrienne et les hauts plateaux yéménites. A la différence des déserts qui les entourent, ces régions sont en premier lieu des espaces agricoles à hauts rendements. Leur agriculture intensive permet d’ailleurs de nourrir une population nombreuse. Or, un gulf-stream humain relie le Yémen et la Syrie. Ces riches foyers d’agriculture et de population sont donc interconnectés depuis l’antiquité. En second lieu, ces espaces constituent desentrepôts commerciaux connectés à la mer. Ils relient la Perse, recluse dans ses montagnes, à l’économie-monde. Sans cette connexion maritime, seul levier de puissance, l’Iran reste un empire confiné. En troisième lieu ces espaces partagent des traits religieux communs depuis le XVIe siècle, période pendant laquelle le chiisme devient religion d’Etat en Perse. Ces espaces sont fédérés par un clergé et des lieux de pèlerinage partagés. Bref, l’Irak, la Syrie et le Yémen constituent les anciennes fenêtres d’un l’Empire effondré. Espace agricole, peuplé, connecté au commerce maritime, et cousines religieusement, elles sont l’Ukraine de la Russie. Il n’est donc guère surprenant que ces communautés chiites, devenues autonomes depuis longtemps, ne forment pas un ensemble homogène subordonné à l’Iran, chacune poursuit ses objectifs propres.
Comment expliquer les échecs de la France en Perse aux XVIIe et XVIIIe siècles ? C’est que celle-ci ne dispose alors que de la moitié
des cartes du jeu persan : le raffinement qui s’est développé à la Cour rend la culture littéraire persane immédiatement saisissable au Français. En revanche, la forte résistance que la France oppose
à l’esprit mercantile la rend incapable de saisir la négociation du bazar. Dans ces circonstances, il ne faut pas s’étonner que les descriptions de la Perse par les voyageurs français soient
diffusées en Angleterre et en Hollande. Ces récits sont pillés, traduits et analysés par des spécialistes de la négociation marchande qui en tirent des leçons très concrètes ce qui leur permet
d’assurer de solides positions à leurs compagnies de commerce alors même que la compagnie française des Indes végète. Bref, les intuitions françaises ont servi à d’autres.
Le 7 mai 2015
Madame , Monsieur, Chers amis,
Le jeudi 21 mai prochain au matin, j’organise à l’Assemblée nationale un colloque intitulé « la France peut –elle retrouver une politique étrangère indépendante ? »
avec des experts et des parlementaires ; les trois tables rondes seront animées chacune par un journaliste et seront suivies par un échange avec le public.
Vous trouverez ci-dessous le programme de cette matinée qui comporte les détails pratiques d’inscription, obligatoire, avec nom date et lieu de naissance, ainsi que d’accès au colloque.
Je serais heureux que vous puissiez y assister et vous remercie de votre réponse que vous me ferez parvenir à l’adresse courriel :
Très cordialement,
Jacques Myard
COLLOQUE
La France peut-elle
retrouver une diplomatie indépendante ?
présidé par
Jacques MYARD
Député, président du Cercle Nation et République
Jeudi 21 mai 2015
9h00-13h00
Salle 6217
126, rue de l’Université - 75007 PARIS
8h45 Accueil des participants
9h00 Allocution de bienvenue
Jacques Myard, député, président du Cercle Nation et République
9h05 Introduction
Pascal Boniface, directeur de l’IRIS
9h15-10h00 La nouvelle donne internationale : un monde sans pilote
Un monde apolaire : des équilibres géostratégiques en bouleversement
Le poids des acteurs transnationaux
Les stratégies d’influence économique
- Gérard-François Dumont, recteur, professeur des Universités
- Jean-Michel Quatrepoint, journaliste, auteur du «Choc des empires»
- Xavier Raufer, directeur des études, - les Menaces Criminelles Contemporaines- à l’université Paris 2 Panthéon
Assas
- Claude Rochet, professeur à l’université d’Aix-en-Provence
Modérateur*
Questions du public
10h00-11h30 Une France prisonnière de ses alliances ?
L’intégration dans l’Union européenne, levier de puissance ou contrainte ?
L’Alliance atlantique
Les crises : de l’Irak à l’Ukraine
- Jean de Gliniasty, ancien ambassadeur de France en Russie
- François Loncle, député de l’Eure
- Jean-Pierre Vesperini, économiste, professeur d’université, ancien membre du Conseil d’analyse économique
- Alain Cotta, économiste, professeur des Universités
- Jean Menu, Général, ancien chef du cabinet militaire du Premier ministre
- Thomas Flichy de la Neuville, professeur à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr
Modérateur : Christian Chesnot, journaliste à France inter
Questions du public
11h30-13h00 Pour une politique indépendante
La spécificité et les atouts de la France, puissance européenne et mondiale
Quelles actions prioritaires, quels enjeux ?
- François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France en Iran, analyste de politique internationale
- Jacques Sapir, directeur d’études à l’ EHESS, spécialiste de la Russie
- Pierre Conesa, spécialiste des questions stratégiques internationales
- Michel Terrot, député du Rhône
- Loïc Hennekinne, ambassadeur de France, ancien secrétaire général
du Quai d’Orsay
- Jean-Pierre Lafon, ambassadeur de France, ancien secrétaire général du Quai d’Orsay
- Pouria Amirshahi, député des Français établis hors de France
Modérateur : Renaud Girard, grand reporter, journaliste au Figaro
Questions du public
12h50 Conclusion
Xavier Bertrand, ancien ministre, député de l’Aisne